Poème alan - 32 Poèmes sur alan


32 poèmes


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J'ai lu chez un conteur de fables,
Qu
'un second Rodilard, l'Alexandre des chats,
L
'Attila, le fléau des rats,
Rendait
ces derniers misérables.
J
'ai lu, dis-je, en certain auteur,
Que
ce chat exterminateur,
Vrai
Cerbère, était craint une lieue à la ronde :
Il
voulait de souris dépeupler tout le monde.
Les
planches qu'on suspend sur un léger appui,
La
mort-aux-rats, les souricières,
N
'étaient que jeux au prix de lui.
Comme
il voit que dans leurs tanières
Les
souris étaient prisonnières,
Qu
'elles n'osaient sortir qu'il avait beau chercher,
Le
galand fait le mort, et du haut d'un plancher
Se
pend la tête en bas : la bête scélérate
A
de certains cordons se tenait par la patte.
Le
peuple des souris croit que c'est châtiment,
Qu
'il a fait un larcin de rôt ou de fromage,
Égratigné
quelqu'un, causé quelque dommage ;
Enfin
qu'on a pendu le mauvais garnement.
Toutes
, dis-je, unanimement
Se
promettent de rire à son enterrement,
Mettent
le nez à l'air, montrent un peu la tête,
Puis
rentrent dans leurs nids à rats,
Puis
ressortant font quatre pas,
Puis
enfin se mettent en quête.
Mais
voici bien une autre fête :
Le
pendu ressuscite ; et, sur ses pieds tombant,
Attrape
les plus paresseuses.
" Nous
en savons plus d'un, dit-il en les gobant :
C
'est tour de vieille guerre ; et vos cavernes creuses
Ne
vous sauveront pas, je vous en avertis :
Vous
viendrez toutes au logis. "
Il
prophétisait vrai : notre maître Mitis
Pour
la seconde fois les trompe et les affine,
Blanchit
sa robe et s'enfarine ;
Et
de la sorte déguisé,
Se
niche et se blottit dans une huche ouverte.
Ce
fut à lui bien avisé :
La
gent trotte-menu s'en vient chercher sa perte.
Un
rat, sans plus, s'abstient d'aller flairer autour :
C
'était un vieux routier, il savait plus d'un tour ;
Même
il avait perdu sa queue à la bataille.
" Ce
bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,
S
'écria-t-il de loin au général des chats :
Je
soupçonne dessous encor quelque machine :
Rien
ne te sert d'être farine ;
Car
, quand tu serais sac, je n'approcherais pas. "
C
'était bien dit à lui ; j'approuve sa prudence :
Il
était expérimenté,
Et
savait que la méfiance
Est
mère de la sûreté.
Le Chat et un vieux Rat
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Ne forçons point notre talent,
Nous
ne ferions rien avec grâce :
Jamais
un lourdaud, quoi qu'il fasse,
Ne
saurait passer pour galant.
Peu
de gens, que le ciel chérit et gratifie,

Ont
le don d'agréer infus avec la vie.
C
'est un point qu'il leur faut laisser,
Et
ne pas ressembler à l'âne de la fable,
Qui
pour se rendre plus aimable
Et
plus cher à son maître, alla le caresser.
" Comment ?
disait-il en son âme,
Ce
chien, parce qu'il est mignon,
Vivra
de pair à compagnon

Avec
Monsieur, avec Madame ;
Et
j'aurai des coups de bâton ?
Que
fait-il ? il donne la patte ;
Puis
aussitôt il est baisé :
S
'il en faut faire autant afin que l'on me flatte,
Cela
n'est pas bien malaisé. "

Dans
cette admirable pensée,
Voyant
son maître en joie, il s'en vient lourdement,
Lève
une corne toute usée,
La
lui porte au menton fort amoureusement,
Non
sans accompagner, pour plus grand ornement,
De
son chant gracieux cette action hardie.

" Oh !
oh ! quelle caresse !et quelle mélodie !
Dit
le maître aussitôt. Holà, Martin-bâton ! "
Martin-bâton
accourt : l'âne change de ton.
Ainsi
finit la comédie.

L' Ane et le petit Chien
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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