Poème folie - 10 Poèmes sur folie


10 poèmes


Synonymes (Cliquez pour la liste complète) : absurdité affolement aliénation amour aveuglement bêtise bizarrerie caprice castel chaleur château chimère connerie coup de tête crétinisme dada délire démence dépense dépression déraison dérangement déséquilibre dissipation divagation écart égarement emportement énormité ...

Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éfaufila éfaufilai éfaufilais éfaufilait éfaufilas éfaufilât éfaufile éfaufilé éfaufilée éfaufilées éfaufiles éfaufilés failla faillai faillais faillait faillas faillât faille faillé faillée faillées failles faillés failli faillis faillit faillît fallait ...


Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui
sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L’amour
, vous le savez, cause une peine extrême ;
C’est
un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être
cependant que vous m’en puniriez.

Si
je vous le disais, que six mois de silence
Cachent
de longs tourments et des vœux insensés :
Ninon
, vous êtes fine, et votre insouciance
Se
plaît, comme une fée, à deviner d’avance ;
Vous
me répondriez peut-être : Je le sais.

Si
je vous le disais, qu’une douce folie
A
fait de moi votre ombre, et m’attache à vos pas :
Un
petit air de doute et de mélancolie,
Vous
le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie;
Peut-être
diriez-vous que vous n’y croyez pas.

Si
je vous le disais, que j’emporte dans l’âme
Jusques
aux moindres mots de nos propos du soir :
Un
regard offensé, vous le savez, madame,
Change
deux yeux d’azur en deux éclairs de flamme ;
Vous
me défendriez peut-être de vous voir.

Si
je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que
chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon
, quand vous riez, vous savez qu’une abeille
Prendrait
pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si
je vous le disais, peut-être en ririez-vous.

Mais
vous n’en saurez rien. Je viens, sans rien en dire,
M’asseoir
sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre
voix, je l’entends ; votre air, je le respire ;
Et
vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos
yeux ne verront pas de quoi m’être moins doux.

Je
récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le
soir, derrière vous, j’écoute au piano
Chanter
sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et
, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je
vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.

La
nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand
je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De
mille souvenirs en jaloux je m’empare ;
Et
là, seul devant Dieu, plein d’une joie avare,
J’ouvre
, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.

J’aime
, et je sais répondre avec indifférence ;
J’aime
, et rien ne le dit ; j’aime, et seul je le sais ;
Et
mon secret m’est cher, et chère ma souffrance ;
Et
j’ai fait le serment d’aimer sans espérance,
Mais
non pas sans bonheur ; je vous vois, c’est assez.

Non
, je n’étais pas né pour ce bonheur suprême,
De
mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout
me le prouve, hélas ! jusqu’à ma douleur même
Si
je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui
sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
À Ninon
Poèmes de Alfred de Musset

Citations de Alfred de Musset
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Il n'est pas un instant où près de toi couchée
Dans
la tombe ouverte d'un lit,
Je
n'évoque le jour où ton âme arrachée
Livrera
ton corps à l'oubli. [...]


Quand
ma main sur ton coeur pieusement écoute
S
'apaiser le feu du combat,
Et
que ton sang reprend paisiblement sa route,
Et
que tu respires plus bas,


Quand
, lassés de l'immense et mouvante folie
Qui
rend les esprits dévorants,
Nous
gisons, rapprochés par la langueur qui lie
Le
veilleur las et le mourant,


Je
songe qu'il serait juste, propice et tendre
D
'expirer dans ce calme instant
, soi-même, on ne peut rien sentir, rien entendre
Que
la paix de son coeur content.


Ainsi
l'on nous mettrait ensemble dans la terre,
, seule, j'eus si peur d'aller ;
La
tombe me serait un moins sombre mystère
Que
vivre seule et t'appeler.


Et
je me réjouirais d'être un repas funèbre
Et
d'héberger la mort qui se nourrit de nous,
Si
je sentais encor, dans ce lit des ténèbres,
L
'emmêlement de nos genoux...

Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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