Poème mourante - 4 Poèmes sur mourante


4 poèmes


Phonétique : maranta marantas marante marantes mariante mariantes mariants marinâtes marionnette marionnettes marionnettiste marionnettistes marnâtes maronite maronites maronnâtes marrante marrantes marrants marronnâtes mironton mirontons mourante mourantes mourants mouronnâtes


Mon éternel amour, te voici revenue.
Voici contre ma chair, ta chair brûlante et nue.

Et je t’aime, et j’ai tout pardonné, tout compris ;
Tu m’as enfin rendu ce que tu m’avais pris.

J’oublie en tes doux bras qu’il fut des jours haïs,
Que tu m’abandonnas et que tu me trahis.

Qu’importe si jadis le caprice des heures
Sut t’entraîner vers les amours inférieures ?

Qu’importe un être vil ? Son nom soit effacé !
Je ne me souviens plus de ce mauvais passé.

Je ne me souviens plus que de ta face pâle
Lorsque tu fis le don suprême, dans un râle

Et voici, comme hier, ton corps entre mes bras.
Ordonne, je ferai tout ce que tu voudras.

Comment ne point bannir toute ancienne querelle
Et ne point pardonner, en te voyant si belle ?

Comment ne pas t’étreindre et ne pas abolir
Le souci, l’amertume et le long souvenir,

Et n’aimer point la nuit qui voit nos chairs liées,
Et mourantes d’amour et réconciliées ?
Réconciliées
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,
Je
donnerai mes yeux à la femme que j’aime.

Je
lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux :
Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux.

Je
te donnerai mes yeux qui virent tant de choses.
Tant
de couchants et tant de mers et tant de roses.

Ces
yeux, qui furent miens, se posèrent jadis
Sur
le terrible autel de l’antique Eleusis,

Sur
Séville aux beautés pieuses et profanes,
Sur
la lente Arabie avec ses caravanes.

J’ai
vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs
Mortes
, parmi les chants et les lourdes odeurs.

Venise
qui pâlit, Dogaresse mourante,
Et
Florence qui fut la maîtresse de Dante.

J’ai
vu l’Helladepleure un écho de syrinx,
Et
l’Egypte accroupie en face du grand Sphinx,

J’ai
vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,
Ces
lourds vergers qui sont l’orgueil de Mytilène.

J’ai
vu des îles d’or aux temples parfumés,
Et
ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés.

Au
hasard des climats, des courants et des zones,
J’ai
vu la Chine même avec ses faces jaunes…

J’ai
vu les îles d’or où l’air se fait plus doux,
Et
les étangs sacrés près des temples hindous,

Ces
templessurvit l’inutile sagesse…
Je
te donne tout ce que j’ai vu, ma maîtresse !

Je
reviens, t’apportant mes ciels gris ou joyeux.
Toi
que j’aime, voici l’offrande de mes yeux.
L’offrande
Poèmes de Renée Vivien

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