Poème palais - 13 Poèmes sur palais


13 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : épala épalai épalais épalait épalas épalât épale épalé épalée épalées épales épalés épaula épaulai épaulais épaulait épaulas épaulât épaule épaulé épaulée épaulées épaules épaulés épela épelai épelais épelait épelas ...


C’est l’heure du réveil… Soulève tes paupières…
Au
loin la luciole aiguise ses lumières,
Et
le blême asphodèle a des souffles d’amour.
La
nuit vient : hâte-toi, mon étrange compagne,
Car
la lune a verdi le bleu de la montagne,
Car
la nuit est à nous comme à d’autres le jour.

Je
n’entends, au milieu des forêts taciturnes,
Que
le bruit de ta robe et des ailes nocturnes,
Et
la fleur d’aconit, aux blancs mornes et froids,
Exhale
ses parfums et ses poisons intimes…
Un
arbre, traversé du souffle des abîmes,
Tend
vers nous ses rameaux, crochus comme des doigts.

Le
bleu nocturne coule et s’épand… À cette heure,
La
joie est plus ardente et l’angoisse est meilleure,
Le
souvenir est beau comme un palais détruit…
Des
feux follets courront le long de nos vertèbres,
Car
l’âme ressuscite au profond des ténèbres,
Et
l’on ne redevient soi-même que la nuit.
La Nuit est à nous
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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Elle demeure en son palais, près du Bosphore,
la lune s'étend comme en un lit nacré
Sa
bouche est interdite et son corps est sacré,
Et
nul être, sauf moi, n'osa l'étreindre encore.

Des
nègres cauteleux la servent à genoux
Humbles
, ils ont pourtant des regards de menace
Fugitifs
à l'égal d'un éclair roux qui passe
Leur
sourire est très blanc et leurs gestes sont doux

Ils
sont ainsi mauvais parce qu'ils sont eunuques
Et
que celle que j'aime a des yeux sans pareils,
Pleins
d'abîmes, de mers, de déserts, de soleils,
Qui
font vibrer d'amour les moelles et les nuques.

Leur
colère est le cri haineux de la douleur
Et
moi, je les excuse en la sentant si belle,
Si
loin d'eux à jamais, si près de moi Pour elle,
Elle
les voit souffrir en mordant une fleur.

J
'entre dans le palais baigné par l'eau charmante,
l'ombre est calme, où le silence est infini,
, sur les tapis frais plus qu'un herbage uni,
Glissent
avec lenteur les pas de mon amante.

Ma
Sultane aux yeux noirs m'attend, comme autrefois.
Des
jasmins enlaceurs voilent les jalousies
J
'admire, en l'admirant, ses parures choisies,
Et
mon âme s'accroche aux bagues de ses doigts.

Nos
caresses ont de cruels enthousiasmes
Et
des effrois et des rires de désespoir
Plus
tard une douceur tombe, semblable au soir,
Et
ce sont des baisers de soeur, après les spasmes.

Elle
redresse un pli de sa robe, en riant
Et
j'évoque son corps mûri par la lumière
Auprès
du mien, dans quelque inégal cimetière,
Sous
l'ombre sans terreur des cyprès d'orient.
Elle demeure en son palais
Poèmes de Renée Vivien

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