Poème rideaux - 2 Poèmes sur rideaux


2 poèmes


Phonétique : radeaux radiaux radieux redoux rideaux


Éros
-
Les volets, les rideaux, les portes
Ont
protégé notre bonheur;
Mais
, ô mon amie, ô ma morte,
Toi
qui meurs, qui vis et remeurs,
En
ce momentmonte à peine
Ta
lasse respiration,
Que
fais-tu de ta passion ?
Quel
est ton plaisir ou ta peine ?


Écho

-
Ne demande rien, mon amour;
Ne
bouge pas, reste en ta place;
Que
ta suave odeur tenace
M
'ombrage de son net contour.
Je
ne pense à rien, je suis telle
Que
quelque mourante immortelle
Qui
sent en son coeur tournoyer
Les
flèches qui l'ont abattue,
Et
sans pouvoir tuer la tuent.
-
Dans cette ivresse de souffrir
Avec
complaisance, ô prodige !
J
'observe aux confins du vertige
La
stupeur de ne pas mourir...
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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Dans mon âme a fleuri le miracle des roses.
Pour le mettre à l’abri, tenons les portes closes.

Je défends mon bonheur, comme on fait des trésors,
Contre les regards durs et les bruits du dehors.

Les rideaux sont tirés sur l’odorant silence.
l’heure au cours égal coule avec nonchalance.

Aucun souffle ne fait trembler le mimosa
Sur lequel, en chantant, un vol d’oiseaux pesa.

Notre chambre paraît un jardin immobile
Où des parfums errants viennent trouver asile.

Mon existence est comme un voyage accompli.
C’est le calme, c’est le refuge, c’est l’oubli.

Pour garder cette paix faite de lueurs roses,
O ma Sérénité ! tenons les portes closes.

La lampe veille sur les livres endormis,
Et le feu danse, et les meubles sont nos amis.

Je ne sais plus l’aspect glacial de la rue
chacun passe, avec une hâte recrue.

Je ne sais plus si l’on médit de nous, ni si
L’on parle encor… les mots ne font plus mal ici.

Tes cheveux sont plus beaux qu’une forêt d’automne,
Et ton art soucieux les tresse et les ordonne.

Oui, les chuchotements ont perdu leur venin,
Et la haine d’autrui n’est plus qu’un mal bénin.

Ta robe verte a des frissons d’herbes sauvages,
Mon amie, et tes yeux sont pleins de paysages.

Qui viendrait, nous troubler, nous qui sommes si loin
Des hommes ? deux enfants oubliés dans un coin ?

Loin des pavés houleux où se fanent les roses,
Où s'éraillent les chants, tenons les portes closes….
Intérieur
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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