Poème vingt - 10 Poèmes sur vingt


10 poèmes


Phonétique : vannage vannages venge vengé vengea vengeai vengeais vengeait vengeas vengeât vengée vengées venges vengés vinage vinages vingt


Deux taureaux combattaient à qui posséderait
Une génisse avec l'empire.
Une grenouille en soupirait.
" Qu'avez-vous ? " se mit à lui dire
Quelqu'un du peuple croassant.
" Et ! ne voyez-vous pas, dit-elle,
Que la fin de cette querelle
Sera l'exil de l'un ; que l'autre, le chassant,
Le fera renoncer aux campagnes fleuries ?
Il ne régnera plus sur l'herbe des prairies,
Viendra dans nos marais régner sur les roseaux ;
Et nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux,
Tantôt l'une, et puis l'autre, il faudra qu'on pâtisse
Du combat qu'a causé Madame la génisse. "
Cette crainte était de bon sens.
L'un des taureaux en leur demeure
S'alla cacher à leurs dépens :
Il en écrasait vingt par heure.

Hélas !
on voit que de tout temps
Les petits ont pâti des sottises des grands.
Les Deux Taureaux et une Grenouille
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 860 votes


La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous
l'allons montrer tout à l'heure.
Un
Agneau se désaltérait
Dans
le courant d'une onde pure.
Un
Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et
que la faim en ces lieux attirait.
Qui
te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit
cet animal plein de rage :
Tu
seras châtié de ta témérité.
-
Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne
se mette pas en colère ;
Mais
plutôt qu'elle considère
Que
je me vas désaltérant
Dans
le courant,
Plus
de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et
que par conséquent, en aucune façon,
Je
ne puis troubler sa boisson.
-
Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et
je sais que de moi tu médis l'an passé.
-
Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit
l'Agneau, je tette encor ma mère.
-
Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
-
Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car
vous ne m'épargnez guère,
Vous
, vos bergers, et vos chiens.
On
me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus
, au fond des forêts
Le
Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans
autre forme de procès.
Le Loup et l'Agneau
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 757 votes