Poème a+compris - 11 Poèmes sur a+compris


11 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : a A.T ai aidé aie aies ais aïs aisé aisy ait août aoûté as au ça haie haïe haies haïes hais haïs hait haït haut heu hie hies ...


Lorsque le passager, sur un vaisseau qui sombre,
Entend autour de lui les vagues retentir,
Qu'a perte de regard la mer immense et sombre
Se soulève pour l'engloutir,

Sans espoir de salut et quand le pont s'entr'ouvre,
Parmi les mâts brisés, terrifié, meurtri,
Il redresse son front hors du flot qui le couvre,
Et pousse au large un dernier cri.

Cri vain ! cri déchirant ! L'oiseau qui plane ou passe
Au delà du nuage a frissonné d'horreur,
Et les vents déchaînés hésitent dans l'espace
À l'étouffer sous leur clameur.

Comme ce voyageur, en des mers inconnues,
J'erre et vais disparaître au sein des flots hurlants ;
Le gouffre est à mes pieds, sur ma tête les nues
S'amoncellent, la foudre aux flancs.

Les ondes et les cieux autour de leur victime
Luttent d'acharnement, de bruit, d'obscurité ;
En proie à ces conflits, mon vaisseau sur l'abîme
Court sans boussole et démâté.

Mais ce sont d'autres flots, c'est un bien autre orage
Qui livre des combats dans les airs ténébreux ;
La mer est plus profonde et surtout le naufrage
Plus complet et plus désastreux.

Jouet de l'ouragan qui l'emporte et le mène,
Encombré de trésors et d'agrès submergés,
Ce navire perdu, mais c'est la nef humaine,
Et nous sommes les naufragés.

L'équipage affolé manœuvre en vain dans l'ombre ;
L'Épouvante est à bord, le Désespoir, le Deuil ;
Assise au gouvernail, la Fatalité sombre
Le dirige vers un écueil.

Moi, que sans mon aveu l'aveugle Destinée
Embarqua sur l'étrange et frêle bâtiment,
Je ne veux pas non plus, muette et résignée,
Subir mon engloutissement.

Puisque, dans la stupeur des détresses suprêmes,
Mes pâles compagnons restent silencieux,
À ma voix d'enlever ces monceaux d'anathèmes
Qui s'amassent contre les cieux.

Afin qu'elle éclatât d'un jet plus énergique,
J'ai, dans ma résistance à l'assaut des flots noirs,
De tous les cœurs en moi, comme en un centre unique,
Rassemblé tous les désespoirs.

Qu'ils vibrent donc si fort, mes accents intrépides,
Que ces mêmes cieux sourds en tressaillent surpris ;
Les airs n'ont pas besoin, ni les vagues stupides,
Pour frissonner d'avoir compris.

Ah ! c'est un cri sacré que tout cri d'agonie :
Il proteste, il accuse au moment d'expirer.
Eh bien ! ce cri d'angoisse et d'horreur infinie,
Je l'ai jeté ; je puis sombrer !
Le cri
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre,
Et
mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est
fait pour inspirer au poète un amour
Éternel
et muet ainsi que la matière.

Je
trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J
'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je
hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et
jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les
poètes, devant mes grandes attitudes,
Que
j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront
leurs jours en d'austères études ;

Car
j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De
purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes
yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
La Beauté
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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