Poème affaires+dis - 3 Poèmes sur affaires+dis


3 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : affaire affairé affairée affairées affairer affaires affairés afféra afférai afférais afférait afféras afférât affère afféré afférer afférera afférerai afférerais afférerait afféreras affères affres affrété affrité affruité affura affurai affurais ...


Damoiselle belette, au corps long et fluet,
Entra
dans un grenier par un trou fort étroit :
Elle
sortait de maladie.
, vivant à discrétion,
La
galante fit chère lie,
Mangea
, rongea : Dieu sait la vie,
Et
le lard qui périt en cette occasion !
La
voilà, pour conclusion,
Grasse
, maflue et rebondie.
Au
bout de la semaine, ayant dîné son soûl,
Elle
entend quelque bruit, veut sortir par le trou,
Ne
peut plus repasser, et croit s'être méprise.
Après
avoir fait quelques tours,
" C
'est, dit-elle, l'endroit : me voilà bien surprise ;
J
'ai passé par ici depuis cinq ou six jours. "
Un
rat, qui la voyait en peine,
Lui
dit : " Vous aviez lors la panse un peu moins pleine.
Vous
êtes maigre entrée, il faut maigre sortir.
Ce
que je vous dis là, l'on le dit à bien d'autres ;
Mais
ne confondons point, par trop approfondir,
Leurs
affaires avec les vôtres.
La Belette entrée dans un grenier
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Un astrologue un jour se laissa choir
Au fond d'un puits. On lui dit : " Pauvre bête,
Tandis qu'à peine à tes pieds tu peux voir,
Penses-tu lire au-dessus de ta tête ? "

Cette
aventure en soi, sans aller plus avant,
Peut servir de leçon à la plupart des hommes.
Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes,
Il en est peu qui fort souvent
Ne se plaisent d'entendre dire
Qu'au livre du destin les mortels peuvent lire.
Mais ce livre, qu'Homère et les siens ont chanté,
Qu'est-ce, que le hasard parmi l'antiquité,
Et parmi nous la Providence ?
Or du hasard il n'est point de science :
S'il en était, on aurait tort
De l'appeler hasard, ni fortune, ni sort,
Toutes choses très incertaines.
Quant aux volontés souveraines
De Celui qui fait tout, et rien qu'avec dessein,
Qui les sait, que lui seul ? Comment lire en son sein ?
Aurait-il imprimé sur le front des étoiles
Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles ?
A quelle utilité ? Pour exercer l'esprit
De ceux qui de la sphère et du globe ont écrit ?
Pour nous faire éviter des maux inévitables ?
Nous rendre, dans les biens, de plaisir incapables ?
Et causant du dégoût pour ces biens prévenus,
Les convertir en maux devant qu'ils soient venus ?
C'est erreur, ou plutôt c'est crime de le croire.
Le firmament se meut, les astres font leur cours,
Le soleil nous luit tous les jours,
Tous les jours sa clarté succède à l'ombre noire,
Sans que nous en puissions autre chose inférer
Que la nécessité de luire et d'éclairer,
D'amener les saisons, de mûrir les semences,
De verser sur les corps certaines influences.
Du reste, en quoi répond au sort toujours divers
Ce train toujours égal dont marche l'univers ?
Charlatans, faiseurs d'horoscope,
Quittez les cours des princes de l'Europe ;
Emmenez avec vous les souffleurs tout d'un temps :
Vous ne méritez pas plus de foi que ces gens.

Je
m'emporte un peu trop revenons à l'histoire
De ce spéculateur qui fut contraint de boire.
Outre la vanité de son art mensonger,
C'est l'image de ceux qui bâillent aux chimères,
Cependant qu'ils sont en danger,
Soit pour eux, soit pour leurs affaires.
L' Astrologue qui se laisse tomber dans un puits
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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