Poème avaient+tue - 4 Poèmes sur avaient+tue


4 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : auvent avaient avança avançai avançaient avançais avançait avançant avanças avançât avançons avanie avanies avant aven avenant avens avent avenu avenue avenues avenus avina avinai avinaient avinais avinait avinant avinas ...


Après mille ans et plus de guerre déclarée,
Les
loups firent la paix avecque les brebis.
C
'était apparemment le bien des deux partis ;
Car
si les loups mangeaient mainte bête égarée,
Les
bergers de leur peau se faisaient maints habits.
Jamais
de liberté, ni pour les pâturages,
Ni
d'autre part pour les carnages :
Ils
ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens.
La
paix se conclut donc : on donne des otages :
Les
loups, leurs louveteaux ; et les brebis, leurs chiens.
L
'échange en étant fait aux formes ordinaires,
Et
réglé par des commissaires,
Au
bout de quelque temps que messieurs les louvats
Se
virent loups parfaits et friands de tuerie,
Ils
vous prennent le temps que dans la bergerie
Messieurs
les bergers n'étaient pas,
Étranglent
la moitié des agneaux les plus gras,
Les
emportent aux dents, dans les bois se retirent.
Ils
avaient averti leurs gens secrètement.
Les
chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,
Furent
étranglés en dormant :
Cela
fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent.
Tout
fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa.
Nous
pouvons conclure de là
Qu
'il faut faire aux méchants guerre continuelle.
La
paix est fort bonne de soi ;
J
'en conviens ; mais de quoi sert-elle
Avec
des ennemis sans foi ?
Les Loups et les Brebis
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Quand j'aurais en naissant reçu de Calliope
Les dons qu'à ses amants cette muse a promis,
Je les consacrerais aux mensonges d'Ésope :
Le mensonge et les vers de tout temps sont amis.
Mais je ne me crois pas si chéri du Parnasse
Que de savoir orner toutes ces fictions.
On peut donner du lustre à leurs inventions :
On le peut, je l'essaie : un plus savant le fasse.
Cependant jusqu'ici d'un langage nouveau
J'ai fait parler le loup et répondre l'agneau ;
J'ai passé plus avant : les arbres et les plantes
Sont devenus chez moi créatures parlantes.
Qui ne prendrait ceci pour un enchantement ?
" Vraiment, me diront nos critiques,
Vous parlez magnifiquement
De cinq ou six contes d'enfant.
- Censeurs, en voulez-vous qui soient plus authentiques
Et d'un style plus haut ? En voici : " Les Troyens,
Après dix ans de guerre autour de leurs murailles,
Avaient lassé les Grecs, qui par mille moyens,
Par mille assauts, par cent batailles,
N'avaient pu mettre à bout cette fière cité,
Quand un cheval de bois, par Minerve inventé,
D'un rare et nouvel artifice,
Dans ses énormes flancs reçut le sage Ulysse,
Le vaillant Diomède, Ajax l'impétueux,
Que ce colosse monstrueux
Avec leurs escadrons devait porter dans Troie,
Livrant à leur fureur ses dieux mêmes en proie :
Stratagème inouï, qui des fabricateurs
Paya la constance et la peine. "
- C'est assez, me dira quelqu'un de nos auteurs :
La période est longue, il faut reprendre haleine ;
Et puis votre cheval de bois,
Vos héros avec leurs phalanges,
Ce sont des contes plus étranges
Qu'un renard qui cajole un corbeau sur sa voix :
De plus, il vous sied mal d'écrire en si haut style.
- Eh bien ! baissons d'un ton. " La jalouse Amarylle
Songeait à son Alcippe, et croyait de ses soins
N'avoir que ses moutons et son chien pour témoins.
Tircis, qui l'aperçut, se glisse entre des saules ;
Il entend la bergère adressant ces paroles
Au doux Zéphire, et le priant
De les porter à son amant. "
- Je vous arrête à cette rime,
Dira mon censeur à l'instant ;
Je ne la tiens pas légitime,
Ni d'une assez grande vertu.
Remettez, pour le mieux, ces deux vers à la fonte.
- Maudit censeur ! te tairas-tu ?
Ne saurais-je achever mon conte ?
C'est un dessein très dangereux
Que d'entreprendre de te plaire. "

Les
délicats sont malheureux :
Rien ne saurait les satisfaire.
Contre ceux qui ont le goût difficile
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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