Poème corps+retrouve - 5 Poèmes sur corps+retrouve


5 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : carapaté carpe carpeau carpes corps corpus reretraversai reretraversais reretraverse reretraverser reretraverserai retravailla retravaillai retravaillaient retravaillais retravaillait retravaillâmes retravaillant retravaillas retravaillasse retravaillassent retravaillasses retravaillassiez retravaillassions retravaillât retravaillâtes retravaille retravaillé retravaillée ...


Au courant de l'amour lorsque je m'abandonne,
Dans
le torrent divin quand je plonge enivré,
Et
presse éperdument sur mon sein qui frissonne
Un
être idolâtre.

Je
sais que je n'étreins qu'une forme fragile,
Qu
'elle peut à l'instant se glacer sous ma main,
Que
ce cœur tout à moi, fait de flamme et d'argile,
Sera
cendre demain ;

Qu
'il n'en sortira rien, rien, pas une étincelle
Qui
s'élance et remonte à son foyer lointain :
Un
peu de terre en hâte, une pierre qu'on scelle,
Et
tout est bien éteint.

Et
l'on viendrait serein, à cette heure dernière,
Quand
des restes humains le souffle a déserté,
Devant
ces froids débris, devant cette poussière
Parler
d'éternité !

L
'éternité ! Quelle est cette étrange menace ?
A
l'amant qui gémit, sous son deuil écrase,
Pourquoi
jeter ce mot qui terrifie et glace
Un
cœur déjà brisé ?

Quoi !
le ciel, en dépit de la fosse profonde,
S
'ouvrirait à l'objet de mon amour jaloux ?
C
'est assez d'un tombeau, je ne veux pas d'un monde
Se
dressant entre nous.

On
me répond en vain pour calmer mes alarmes !
« L
'être dont sans pitié la mort te sépara,
Ce
ciel que tu maudis, dans le trouble et les larmes,
Le
ciel te le rendra. »

Me
le rendre, grand Dieu ! mais ceint d'une auréole,
Rempli
d'autres pensers, brûlant d'une autre ardeur,
N
'ayant plus rien en soi de cette chère idole
Qui
vivait sur mon cœur !

Ah!
j'aime mieux cent fois que tout meure avec elle,
Ne
pas la retrouver, ne jamais la revoir ;
La
douleur qui me navre est certes moins cruelle
Que
votre affreux espoir.

Tant
que je sens encor, sous ma moindre caresse,
Un
sein vivant frémir et battre à coups pressés,
Qu
'au-dessus du néant un même flot d'ivresse
Nous
soulève enlacés,

Sans
regret inutile et sans plaintes amères,
Par
la réalité je me laisse ravir.
Non
, mon cœur ne s'est pas jeté sur des chimères :
Il
sait où s'assouvir.

Qu
'ai-je affaire vraiment de votre là-haut morne,
Moi
qui ne suis qu'élan, que tendresse et transports ?
Mon
ciel est ici-bas, grand ouvert et sans borne ;
Je
m'y lance, âme et corps.

Durer
n'est rien. Nature, ô créatrice, ô mère !
Quand
sous ton œil divin un couple s'est uni,
Qu
'importe à leur amour qu'il se sache éphémère
S
'il se sent infini ?

C
'est une volupté, mais terrible et sublime,
De
jeter dans le vide un regard éperdu,
Et
l'on s'étreint plus fort lorsque sur un abîme
On
se voit suspendu.

Quand
la Mort serait là, quand l'attache invisible
Soudain
se délierait qui nous retient encor,
Et
quand je sentirais dans une angoisse horrible
M
'échapper mon trésor,

Je
ne faiblirais pas. Fort de ma douleur même,
Tout
entier à l'adieu qui va nous séparer,
J
'aurais assez d'amour en cet instant suprême
Pour
ne rien espérer.
Paroles d’un Amant
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Tandis que je parlais le langage des vers
Elle
s'est doucement tendrement endormie
Comme
une maison d'ombre au creux de notre vie
Une
lampe baissée au coeur des myrtes verts

Sa
joue a retrouvé le printemps du repos
O
corps sans poids pose dans un songe de toile
Ciel
formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un
jeune sang l'habite au couvert de sa peau

La
voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu
sait obéissant à quels lointains signaux
Et
c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle
a rejoint la nuit dans ses bras adorables

Je
vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle
reste pareille aux marches du silence
Qui
m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans
ce pays secret à mes pas interdit

Je
te supplie amour au nom de nous ensemble
De
ma suppliciante et folle jalousie
Ne
t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je
suis auprès de toi comme un saule qui tremble

J'ai
peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je
me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
Amour
arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi
ta conscience et mon mal merveilleux


Elsa
Poèmes de Louis Aragon

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