Poème eau+liquide - 4 Poèmes sur eau+liquide


4 poèmes


Phonétique : eau eh es et eth eu eue eues euh eus eut eût hélicoïde hélicoïdes liquida liquidai liquidais liquidait liquidas liquidât liquide liquidée liquidées liquides liquidés liquidité


C'est le grand jour des mascarades ;
Le
bon public prend ses ébats,
Et
partout sur nos promenades
Il
fait cortège au mardi gras.
Au
froid, sur la dalle fangeuse,
Grippé
, culbuté, suffoqué,
Il
a pourtant mine joyeuse
Il est masqué. (Quater.)

Voyez
ce jeune homme qui brille
Dans
un équipage à blason.
C
'est un noble fils de famille,
Héritier
de bonne maison.
A
sa glorieuse misère
Pour
qu'un château soit colloqué,
La
Cour en fait un Bélisaire...
On l'a masqué.

Un
tilbury se précipite...
Prenez
bien vos précautions ;
C
'est le Christ de la commandite,
Et
le Calvin des actions.
Il
éclabousse en fashionable
L
'actionnaire interloqué.
Aujourd
'hui, c'est un honorable...
Il est masqué.

Ce
gros joufflu, c'est le Neptune
Dont
les tritons baignent Paris.
Il
a liquidé sa fortune
Dans
le peignoir à juste prix.
D
'un A. V. qu'un cimier surmonte,
Son
linge est aujourd'hui marqué.
Pour
rire on en a fait un comte...
Il est masqué.

A
la Pologne qu'il torture
Le
czar promet paix et bonheur.
Le
roi de Naples à sa future
De
ses feux témoigne l'ardeur.
Il
a le pied levé, l'infime !
Et
l'autre a ses canons braqués...
Peuple
, alerte ! Prends garde, femme !
Ils sont masqués.

«
Je veux une geôle lointaine,
Dit
Rosamel, mais sans rigueurs.
Ma
prison sera douce et saine ;
Sous
les barreaux naîtront des fleurs. »
Ah
! Si, pour ce projet sinistre,
Vos
votes étaient extorqués,
Vous
jugeriez bagne et ministre...
Ils sont masqués.

On
répète aux rois de la terre,
Que
le peuple calme, enchanté,
S
'endort dans son destin prospère,
Et
fait fi de la liberté.
La
part qu'il a peut lui suffire,
Dans
son ilotisme parqué...
Ce
n'est point là le peuple, sire !
On l'a masqué.
Les masques
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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Que j'aime voir, chère indolente,
De
ton corps si beau,
Comme
une étoffe vacillante,
Miroiter
la peau !

Sur
ta chevelure profonde
Aux
âcres parfums,
Mer
odorante et vagabonde
Aux
flots bleus et bruns,

Comme
un navire qui s'éveille
Au
vent du matin,
Mon
âme rêveuse appareille
Pour
un ciel lointain.

Tes
yeux, où rien ne se révèle
De
doux ni d'amer,
Sont
deux bijoux froids où se mêle
L
'or avec le fer.

À
te voir marcher en cadence,
Belle
d'abandon,
On
dirait un serpent qui danse
Au
bout d'un bâton.

Sous
le fardeau de ta paresse
Ta
tête d'enfant
Se
balance avec la mollesse
D
'un jeune éléphant,

Et
ton corps se penche et s'allonge
Comme
un fin vaisseau
Qui
roule bord sur bord et plonge
Ses
vergues dans l'eau.

Comme
un flot grossi par la fonte
Des
glaciers grondants,
Quand
l'eau de ta bouche remonte
Au
bord de tes dents,

Je
crois boire un vin de Bohême,
Amer
et vainqueur,
Un
ciel liquide qui parsème
D
'étoiles mon cœur !
Le serpent qui danse
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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