Poème facon+jamais - 8 Poèmes sur facon+jamais


8 poèmes


Phonétique : faquin faquins faucon fauconna fauconnai fauconnais fauconnait fauconnas fauconnât fauconne fauconné fauconneau fauconnes faucons fécond fécondé fuguaient fuguant fuguent fuguions fuguons jamais jouâmes jouîmes jumeau


Nous voilà donc encore une fois en présence,
Lui
le tyran divin, moi le vieux révolté.
Or
je suis la Justice, il n'est que la Puissance ;
A
qui va, de nous deux, rester l'Humanité ?
Ah !
tu comptais sans moi, Divinité funeste,
Lorsque
tu façonnais le premier couple humain,
Et
que dans ton Éden, sous ton regard céleste,
Tu
l'enfermas jadis au sortir de ta main.
Je
n'eus qu'à le voir là, languissant et stupide,
Comme
un simple animal errer et végéter,
Pour
concevoir soudain dans mon âme intrépide
L
'audacieux dessein de te le disputer.
Quoi !
je l'aurais laissée, au sein de la nature,
Sans
espoir à jamais s'engourdir en ce lieu ?
Je
l'aimais trop déjà, la faible créature,
Et
je ne pouvais pas l'abandonner à Dieu.
Contre
ta volonté, c'est moi qui l'ai fait naître,
Le
désir de savoir en cet être ébauché ;
Puisque
pour s'achever, pour penser, pour connaître,
Il
fallait qu'il péchât, eh bien ! il a péché.
Il
le prit de ma main, ce fruit de délivrance,
Qu
'il n'eût osé tout seul ni cueillir ni goûter :
Sortir
du fond obscur d'une éroite ignorance,
Ce
n'était point déchoir, non, non ! c'était monter.
Le
premier pas est fait, l'ascension commence ;
Ton
Paradis, tu peux le fermer à ton gré ;
Quand
tu l'eusses rouvert en un jour de clémence,
Le
noble fugitif n'y fût jamais rentré.
Ah !
plutôt le désert, plutôt la roche humide,
Que
ce jardin de fleurs et d'azur couronné !
C
'en est fait pour toujours du pauvre Adam timide ;
Voici
qu'un nouvel être a surgi : l'Homme est né !
L
'Homme, mon œuvre, à moi, car j'y mis tout moi-même :
Il
ne saurait tromper mes vœux ni mon dessein.
Défiant
ton courroux, par un effort suprême
J
'éveillai la raison qui dormait en son sein.
Cet
éclair faible encor, cette lueur première
Que
deviendra le jour, c'est de moi qu'il ta tient.
Nous
avons tous les deux créé notre lumière,
Oui
, mais mon Fiat lux l'emporte sur le tien !
Il
a du premier coup levé bien d'autres voiles
Que
ceux du vieux chaos où se jouait ta main.
Toi
, tu n'as que ton ciel pour semer tes étoiles ;
Pour
lancer mon soleil, moi, j'ai l'esprit humain !
Satan
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits
avariés, nés d'un siècle vaurien,
Ces
pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,
Qui
sauront satisfaire un cœur comme le mien.

Je
laisse à Gavarni, poète des chloroses,
Son
troupeau gazouillant de beautés d'hôpital,
Car
je ne puis trouver parmi ces pâles roses
Une
fleur qui ressemble à mon rouge idéal.

Ce
qu'il faut à ce cœur profond comme un abîme,
C
'est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime,
Rêve
d'Eschyle éclos au climat des autans ;

Ou
bien toi, grande nuit, fille de Michel-Ange,
Qui
tors paisiblement dans une pose étrange
Tes
appas façonnés aux bouches des Titans !
L'Idéal
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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