Poème figure+les - 2 Poèmes sur figure+les


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : fakir fakirs faucard faucardé ficaire ficaires figaro figaros figuerie figueries figuier figuiers figura figurai figurais figurait figuras figurât figure figuré figurée figurées figurer figurera figurerai figurerais figurerait figureras figures ...


Un homme chérissait éperdument sa chatte ;
Il la trouvait mignonne, et belle, et délicate,
Qui miaulait d'un ton fort doux :
Il était plus fou que les fous.
Cet homme donc, par prières, par larmes,
Par sortilèges et par charmes,
Fait tant qu'il obtient du destin
Que sa chatte, en un beau matin,
Devient femme ; et le matin même,
Maître sot en fait sa moitié.
Le voilà fou d'amour extrême,
De fou qu'il était d'amitié.
Jamais la dame la plus belle
Ne charma tant son favori
Que fait cette épouse nouvelle
Son hypocondre de mari.
Il l'amadoue ; elle le flatte :
Il n'y trouve plus rien de chatte ;
Et, poussant l'erreur jusqu'au bout,
La croit femme en tout et partout :
Un soir quelques souris qui rongeaient de la natte
Troublèrent le plaisir des nouveaux mariés.
Aussitôt la femme est sur pieds.
Elle manqua son aventure.
Souris de revenir femme d'être en posture :
Pour cette fois elle accourut à point ;
Car ayant changé de figure,
Les souris ne la craignaient point.
Ce lui fut toujours une amorce,
Tant le naturel a de force.
Il se moque de tout, certain âge accompli.
Le vase est imbibé, l'étoffe a pris son pli.
En vain de son train ordinaire
On le veut désaccoutumer :
Quelque chose qu'on puisse faire,
On ne saurait le réformer.
Coups de fourche ni d'étrivières
Ne lui font changer de manières ;
Et fussiez-vous embâtonnés,
Jamais vous n'en serez les maîtres.
Qu'on lui ferme la porte au nez,
Il reviendra par les fenêtres.
La Chatte métamorphosée en Femme
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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J'ai, quelque jour, dans l'Océan,
Mais
je ne sais plus sous quel cieux
Jeté
, comme offrande au néant,
Tout
un peu de vin précieux...

Qui
voulut ta perte, ô liqueur ?
J
'obéis peut-être au devin ?
Peut-être
au souci de mon coeur,
Songeant
au sang, versant le vin ?

Sa
transparence accoutumée
Après
une rose fumée
Reprit
aussi pure la mer...

Perdu
ce vin, ivres les ondes !...
J
'ai vu bondir dans l'air amer
Les
figures les plus profondes...
Le Vin perdu
Poèmes de Paul Valéry

Citations de Paul Valéry
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