Poème force+marche - 3 Poèmes sur force+marche


3 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éfourceau farce farces farci farcie farcies farcis farcit farcît féroce féroces férocité force forcé forcée forcées forces forcés forci forcis forcit forcît frac fracs fric frics froc frocs maraîchage ...


Sur le seuil des enfers Eurydice éplorée
S'évaporait légère, et cette ombre adorée
À son époux en vain dans un suprême effort
Avait tendu les bras. Vers la nuit éternelle,
Par delà les flots noirs le Destin la rappelle ;
Déjà la barque triste a gagné l'autre bord.

Tout entier aux regrets de sa perte fatale,
Orphée erra longtemps sur la rive infernale.
Sa voix du nom chéri remplit ces lieux déserts.
Il repoussait du chant la douceur et les charmes ;
Mais, sans qu'il la touchât, sa lyre sous ses larmes
Rendait un son plaintif qui mourait dans les airs.

Enfin, las d'y gémir, il quitta ce rivage
Témoin de son malheur. Dans la Thrace sauvage
Il s'arrête, et là, seul, secouant la torpeur
Où le désespoir sombre endormait son génie,
Il laissa s'épancher sa tristesse infinie
En de navrants accords arrachés à son coeur.

Ce fut le premier chant de la douleur humaine
Que ce cri d'un époux et que sa plainte vaine ;
La parole et la lyre étaient des dons récents.
Alors la poésie émue et colorée
Voltigeait sans effort sur la lèvre inspirée
Dans la grâce et l'ampleur de ses jeunes accents.

Des sons harmonieux telle fut la puissance
Qu'elle adoucit bientôt cette amère souffrance ;
Un sanglot moins profond sort de ce sein brisé.
La Muse d'un sourire a calmé le poète ;
Il sent, tandis qu'il chante, une vertu secrète
Descendre lentement dans son coeur apaisé.

Et tout à coup sa voix qu'attendrissent encore
Les larmes qu'il versa, prend un accent sonore.
Son chant devient plus pur ; grave et mélodieux,
Il célèbre à la fois dans son élan lyrique
L'Hyménée et l'Amour, ce beau couple pudique
Qui marche heureux et fier sous le regard des Dieux.

Il les peint dans leur force et dans la confiance
De leurs voeux éternels. Sur le Temps qui s'avance
Ils ont leurs yeux fixés que nul pleur n'a ternis.
Leur présence autour d'eux répand un charme austère ;
Mais ces enfants du ciel descendus sur la terre
Ne sont vraiment divins que quand ils sont unis.

Oui, si quelque erreur triste un moment les sépare,
Dans leurs sentiers divers bientôt chacun s'égare.
Leur pied mal affermi trébuche à tout moment.
La Pudeur se détourne et les Grâces décentes,
Qui les suivaient, formant des danses innocentes,
Ont à l'instant senti rougir leur front charmant.

Eux seuls en l'enchantant font à l'homme éphémère
Oublier ses destins. Leur main douce et légère
Le soutient dans la vie et le guide au tombeau.
Si les temps sont mauvais et si l'horizon semble
S'assombrir devant eux, ils l'éclairent ensemble,
Appuyés l'un sur l'autre et n'ayant qu'un flambeau.

Pour mieux entendre Orphée, au sein de la nature
Tout se taisait ; les vents arrêtaient leur murmure.
Même les habitants de l'Olympe éthéré
Oubliaient le nectar ; devant leur coupe vide
Ils écoutaient charmés, et d'une oreille avide,
Monter vers eux la voix du mortel inspiré.

Ces deux divinités que chantait l'hymne antique
N'ont rien perdu pour nous de leur beauté pudique ;
Leur front est toujours jeune et serein. Dans leurs yeux
L'immortelle douceur de leur âme respire.
Calme et pur, le bonheur fleurit sous leur sourire ;
Un parfum sur leurs pas trahit encor les Dieux.

Bien des siècles ont fui depuis l'heure lointaine
Où la Thrace entendit ce chant ; sur l'âme humaine
Plus d'un souffle a passé; mais l'homme sent toujours
Battre le même coeur au fond de sa poitrine.
Gardons-nous d'y flétrir la fleur chaste et divine
De l'amour dans l'hymen éclose aux anciens jours.

L'âge est triste ; il pressent quelque prochaine crise.
Déjà plus d'un lien se relâche ou se brise.
On se trouble, on attend. Vers un but ignoré
Lorsque l'orage est là qui bientôt nous emporte,
Ah ! pressons, s'il se peut, d'une étreinte plus forte
Un coeur contre le nôtre, et dans un noeud sacré.
L'hyménée et l'amour
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Je devais par la royauté
Avoir
commencé mon ouvrage :
A
la voir d'un certain côté,
Messer
Gaster en est l'image ;
S
'il a quelque besoin, tout le corps s'en ressent.

De
travailler pour lui les membres se lassant,
Chacun
d'eux résolut de vivre en gentilhomme,
Sans
rien faire, alléguant l'exemple de Gaster.
" Il
faudrait, disaient-ils, sans nous qu'il vécût d'air.
Nous
suons, nous peinons comme bêtes de somme ;
Et
pour qui ? pour lui seul ; nous n'en profitons pas ;
Notre
soin n'aboutit qu'à fournir ses repas.
Chômons
, c'est un métier qu'il veut nous faire apprendre. "
Ainsi
dit, ainsi fait. Les mains cessent de prendre,
Les
bras d'agir, les jambes de marcher :
Tous
dirent à Gaster qu'il en allât chercher.
Ce
leur fut une erreur dont ils se repentirent :
Bientôt
les pauvres gens tombèrent en langueur ;
Il
ne se forma plus de nouveau sang au cœur ;
Chaque
membre en souffrit ; les forces se perdirent.
Par
ce moyen, les mutins virent
Que
celui qu'ils croyaient oisif et paresseux,
A
l'intérêt commun contribuait plus qu'eux.

Ceci
peut s'appliquer à la grandeur royale.
Elle
reçoit et donne, et la chose est égale.
Tout
travaille pour elle, et réciproquement
Tout
tire d'elle l'aliment.
Elle
fait subsister l'artisan de ses peines,
Enrichit
le marchant, gage le magistrat,
Maintient
la laboureur, donne paie au soldat,
Distribue
en cent lieux ses grâces souveraines,
Entretient
seule tout l'État.
Ménénius
le sut bien dire.
La
commune s'allait séparer du sénat.
Les
mécontents disaient qu'il avait tout l'empire,
Le
pouvoir, les trésors, l'honneur, la dignité ;
Au
lieu que tout le mal était de leur côté,
Les
tributs, les impôts, les fatigues de guerre.
Le
peuple hors des murs était déjà posté,
La
plupart s'en allaient chercher une autre terre
Quand
Ménénius leur fit voir
Qu
'ils étaient aux membres semblables,
Et
par cet apologue, insigne entre les fables,
Les
ramena dans leur devoir.
Les Membres et l'Estomac
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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