Poème lait+sante - 5 Poèmes sur lait+sante


5 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éléis élidé élis élit élu éludé élue élues élus élut élût hâla hâlai hâlais hâlait hâlas hâlât hâle hâlé hâlée hâlées hâles hâlés héla hélai hélais hélait hélas hélât ...


J'aime le souvenir de ces époques nues,
Dont
Phoebus se plaisait à dorer les statues.
Alors
l'homme et la femme en leur agilité
Jouissaient
sans mensonge et sans anxiété,
Et
, le ciel amoureux leur caressant l'échine,
Exerçaient
la santé de leur noble machine.
Cybèle
alors, fertile en produits généreux,
Ne
trouvait point ses fils un poids trop onéreux,
Mais
, louve au cœur gonflé de tendresses communes,
Abreuvait
l'univers à ses tétines brunes.
L
'homme, élégant, robuste et fort, avait le droit
D
'être fier des beautés qui le nommaient leur roi ;
Fruits
purs de tout outrage et vierges de gerçures,
Dont
la chair lisse et ferme appelait les morsures !

Le
poète aujourd'hui, quand il veut concevoir
Ces
natives grandeurs, aux lieux où se font voir
La
nudité de l'homme et celle de la femme,
Sent
un froid ténébreux envelopper son âme
Devant
ce noir tableau plein d'épouvantement.
Ô
monstruosités pleurant leur vêtement !
Ô
ridicules troncs ! Torses dignes des masques !
Ô
pauvres corps tordus, maigres, ventrus ou flasques,
Que
le dieu de l'utile, implacable et serein,
Enfants
, emmaillota dans ses langes d'airain !
Et
vous, femmes, hélas ! Pâles comme des cierges,
Que
ronge et que nourrit la débauche, et vous, vierges,
Du
vice maternel traînant l'hérédité
Et
toutes les hideurs de la fécondité !

Nous
avons, il est vrai, nations corrompues,
Aux
peuples anciens des beautés inconnues :
Des
visages rongés par les chancres du cœur,
Et
comme qui dirait des beautés de langueur ;
Mais
ces inventions de nos muses tardives
N
'empêcheront jamais les races maladives
De
rendre à la jeunesse un hommage profond,
-
À la sainte jeunesse, à l'air simple, au doux front,
À
œil limpide et clair ainsi qu'une eau courante,
Et
qui va répandant sur tout, insouciante
Comme
l'azur du ciel, les oiseaux et les fleurs,
Ses
parfums, ses chansons et ses douces chaleurs !
J'aime le souvenir de ces époques nues
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Je ne suis pas de ceux qui disent : " Ce n'est rien,
C
'est une femme qui se noie. "
Je
dis que c'est beaucoup ; et ce sexe vaut bien
Que
nous le regrettions, puisqu'il fait notre joie.
Ce
que j'avance ici n'est point hors de propos,
Puisqu
'il s'agit en cette fable,
D
'une femme qui dans les flots
Avait
fini ses jours par un sort déplorable.
Son
époux en cherchait le corps,
Pour
lui rendre, en cette aventure,
Les
honneurs de la sépulture.
Il
arriva que sur les bords
Du
fleuve auteur de sa disgrâce
Des
gens se promenaient ignorants l'accident.
Ce
mari donc leur demandant
S
'ils n'avaient de sa femme aperçu nulle trace :
" Nulle
, reprit l'un deux ; cherchez-la plus bas ;
Suivez
le fil de la rivière. "
Un
autre repartit : " Non, ne le suivez pas ;
Rebroussez
plutôt en arrière :
Quelle
que soit la pente et l'inclination
Dont
l'eau par sa course l'emporte,
L
'esprit de contradiction
L
'aura fait flotter d'autre sorte. "
Cet homme se raillait assez hors de saison.
Quant
à l'humeur contredisante,
Je
ne sais s'il avait raison ;
Mais
que cette humeur soit ou non
Le
défaut du sexe et sa pente,
Quiconque
avec elle naîtra
Sans
faute avec elle mourra,
Et
jusqu'au bout contredira,
Et
, s'il peut, encor par delà.
La Femme noyée
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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