Poème manger+est+un+besoin - 2 Poèmes sur manger+est+un+besoin


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : manager managera managerai manageraient managerais managerait manageras managèrent managerez manageriez managerions managerons manageront managers manéger manégera manégerai manégeraient manégerais manégerait manégeras manégèrent manégerez manégeriez manégerions manégerons manégeront mangeoire mangeoires ...


Le percepteur trouve qu'on tarde ;
Il
veut être payé ce soir.
J'ai quelques sous, mais je les garde
Pour
vous acheter du pain noir.
Si
je n'en porte à votre mère,
Enfants
, la soupe manquera !...
Va payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

Le
travail, toute la semaine,
Charge
mes membres harassés ;
Eh
bien ! Que m'importe la peine,
Lorsque
pour vous je gagne assez !
Le
soir, en me couchant, j'espère
Qu
'un meilleur jour demain luira...
Va payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

La faim !... par les miens endurée !...
A l'Etat il faut de l'argent,
Et
c'est pour nourrir sa livrée
Que
le lise se montre exigeant.
Le
budget qu'on nous délibère
A
plus d'un milliard montera.
Va
payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

Quoi ! Pas de pain pour ma famille !
Le trône a besoin de splendeur.
On
veut que tout courtisan brille ;
Au
pays cela fait honneur.
Tout
l'hiver, chaque ministère
Par
ordre de jours recevra.
Va
payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

Pour engraisser leur politique
Faudra-t-il
vendre nos haillons !
A nos vieux amis d'Amérique
On
a pavé vingt-cinq millions.
Le
czar présente avec colère
Un
vieux compte... on le réglera.
Va
payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

Ma bourse et mon buffet sont vides...
Paris de merveilles s'emplit,
On
bâtit des palais splendides,
Versailles
même s'embellit.
Tribut
d'une terre étrangère,
L
'obélisque se dressera.
Va
payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

Avoir faim ! Ô pensée affreuse !
On a faim dans tous les pays.
Des
pauvres la race est nombreuse ;
Ils
en ont cent mille à Paris.
Gras
de luxe et de bonne chère,
Jack
au fond d'an palais vivra.
Va
paver l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

Chers enfants ! Souffrir à votre âge !
L'argent du fisc est bien placé.
Il
fallait un pont au village,
C
'est un chemin qu'on a tracé.
Le
préfet possède une terre,
Tout
près la route passera.
Va
payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

Payer, quand chez moi la disette...
C'est là notre rôle éternel ;
Nous
payons pour notre piquette,
Pour
notre hutte et notre sel.
Ces
taxes, incurable ulcère,
Le
riche seul les votera...
Va
payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.

Enfants, le besoin vous dévore ;
Je
dois garder mes derniers sous !
Qui dort dîne... Il nous reste encore
Un
seul lit pour nous coucher tous.
Paie
... ou ce grabat de misère
Le
recors demain le vendra.
Va
payer l'impôt, pauvre père ;
Nous
mangerons... quand Dieu voudra.
L'impôt du pauvre
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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Un chat, nommé Rodilardus,
Faisait des rats telle déconfiture
Que l'on n'en voyait presque plus,
Tant il en avait mis dedans la sépulture.
Le peu qu'il en restait, n'osant quitter son trou,
Ne trouvait à manger que le quart de son soûl ;
Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
Non pour un chat, mais pour un diable.
Or un jour qu'au haut et au loin
Le galand alla chercher femme,
Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa dame,
Le demeurant des rats tint chapitre en un coin
Sur la nécessité présente.
Dès l'abord, leur doyen, personne fort prudente,
Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard,
Attacher un grelot au cou de Rodilard ;
Qu'ainsi, quand il irait en guerre,
De sa marche avertis, ils s'enfuiraient en terre ;
Qu'il n'y savait que ce moyen.
Chacun fut de l'avis de Monsieur le Doyen :
Chose ne leur parut à tous plus salutaire.
La difficulté fut d'attacher le grelot.
L'un dit : " Je n'y vas point, je ne suis pas si sot ",
L'autre : " Je ne saurais. " Si bien que sans rien faire
On se quitta. J'ai maints chapitres vus,
Qui pour néant se sont ainsi tenus ;
Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines,
Voire chapitres de chanoines.
Ne faut-il que délibérer,
La cour en conseillers foisonne ;
Est-il besoin d'exécuter,
L'on ne rencontre plus personne.
Conseil tenu par les Rats
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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