Poème menade - 2 Poèmes sur menade


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : émonda émondai émondais émondait émondas émondât émonde émondée émondées émondes émondés manade manades manda mandai mandais mandait mandas mandat mandât mandaté mande mandée mandées mandes mandés ménade ménades mendia ...


C'est le grand jour des mascarades ;
Le
bon public prend ses ébats,
Et
partout sur nos promenades
Il
fait cortège au mardi gras.
Au
froid, sur la dalle fangeuse,
Grippé
, culbuté, suffoqué,
Il
a pourtant mine joyeuse
Il est masqué. (Quater.)

Voyez
ce jeune homme qui brille
Dans
un équipage à blason.
C
'est un noble fils de famille,
Héritier
de bonne maison.
A
sa glorieuse misère
Pour
qu'un château soit colloqué,
La
Cour en fait un Bélisaire...
On l'a masqué.

Un
tilbury se précipite...
Prenez
bien vos précautions ;
C
'est le Christ de la commandite,
Et
le Calvin des actions.
Il
éclabousse en fashionable
L
'actionnaire interloqué.
Aujourd
'hui, c'est un honorable...
Il est masqué.

Ce
gros joufflu, c'est le Neptune
Dont
les tritons baignent Paris.
Il
a liquidé sa fortune
Dans
le peignoir à juste prix.
D
'un A. V. qu'un cimier surmonte,
Son
linge est aujourd'hui marqué.
Pour
rire on en a fait un comte...
Il est masqué.

A
la Pologne qu'il torture
Le
czar promet paix et bonheur.
Le
roi de Naples à sa future
De
ses feux témoigne l'ardeur.
Il
a le pied levé, l'infime !
Et
l'autre a ses canons braqués...
Peuple
, alerte ! Prends garde, femme !
Ils sont masqués.

«
Je veux une geôle lointaine,
Dit
Rosamel, mais sans rigueurs.
Ma
prison sera douce et saine ;
Sous
les barreaux naîtront des fleurs. »
Ah
! Si, pour ce projet sinistre,
Vos
votes étaient extorqués,
Vous
jugeriez bagne et ministre...
Ils sont masqués.

On
répète aux rois de la terre,
Que
le peuple calme, enchanté,
S
'endort dans son destin prospère,
Et
fait fi de la liberté.
La
part qu'il a peut lui suffire,
Dans
son ilotisme parqué...
Ce
n'est point là le peuple, sire !
On l'a masqué.
Les masques
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans.
-
Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des
cafés tapageurs aux lustres éclatants!
On
va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les
tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin!
L
'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière.
Le
vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A
des parfums de vigne et des parfums de bière...

-
Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D
'azur sombre encadré d'une petite branche,
Piqué
d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec
de doux frissons, petite et toute blanche ...

Nuit
de juin! Dix-sept ans! - On se laisse griser.
La
sève est du champagne et vous monte à la tête...
On
divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui
palpite, , comme une petite bête...

Le
coeur fou robinsonne à travers les romans,
-
Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe
une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous
l'ombre du faux-col effrayant de son père...

Et
, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout
en faisant trotter ses petites bottines,
Elle
se tourne, alerte et d'un mouvement vif...
-
Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

Vous
êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous
êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous
vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
-
Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire!...

Ce
soir-là..., - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous
demandez des bocks ou de la limonade...
-
On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans
Et
qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.
Roman
Poèmes de Arthur Rimbaud

Citations de Arthur Rimbaud
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