Poème perit - 4 Poèmes sur perit


4 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : âpre âpres âpreté épair épairs épar épars épart épeire épeires épeura épeurai épeurais épeurait épeuras épeurât épeure épeuré épeurée épeurées épeurer épeurera épeurerai épeurerais épeurerait épeureras épeures épeurés épiaire ...


" Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre ! "
C
'est en ces mots que le lion
Parlait
un jour au moucheron.
L
'autre lui déclara la guerre.
" Penses-tu
, lui dit-il, que ton titre de roi
Me
fasse peur ni me soucie ?
Un
bœuf est plus puissant que toi :
Je
le mène à ma fantaisie. "
A
peine il achevait ces mots,
Que
lui-même il sonna la charge,
Fut
le trompette et le héros.
Dans
l'abord il se met au large ;
Puis
prend son temps, fond sur le cou
Du
lion, qu'il rend presque fou.
Le
quadrupède écume, et son œil étincelle ;
Il
rugit ; on se cache, on tremble à l'environ :
Et
cette alarme universelle
Est
l'ouvrage d'un moucheron.
Un
avorton de mouche en cent lieux le harcelle :
Tantôt
pique l'échine, et tantôt le museau,
Tantôt
entre au fond du naseau.
La
rage alors se trouve à son faîte montée.
L
'invisible ennemi triomphe, et rit de voir
Qu
'il n'est griffe ni dent en la bête irritée
Qui
de la mettre en sang ne fasse son devoir.
Le
malheureux lion se déchire lui-même,
Fait
résonner sa queue à l'entour de ses flancs,
Bat
l'air, qui n'en peut mais ; et sa fureur extrême
Le
fatigue, l'abat : le voilà sur les dents.
L
'insecte du combat se retire avec gloire :
Comme
il sonna la charge, il sonne la victoire,
Va
partout l'annoncer, et rencontre en chemin
L
'embuscade d'une araignée ;
Il
y rencontre aussi sa fin.

Quelle
chose par là nous peut être enseignée ?
J
'en vois deux, dont l'une est qu'entre nos ennemis
Les
plus à craindre sont souvent les plus petits ;
L
'autre, qu'aux grands périls tel a pu se soustraire,
Qui
périt pour la moindre affaire.
Le Lion et le Moucheron
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Damoiselle belette, au corps long et fluet,
Entra
dans un grenier par un trou fort étroit :
Elle
sortait de maladie.
, vivant à discrétion,
La
galante fit chère lie,
Mangea
, rongea : Dieu sait la vie,
Et
le lard qui périt en cette occasion !
La
voilà, pour conclusion,
Grasse
, maflue et rebondie.
Au
bout de la semaine, ayant dîné son soûl,
Elle
entend quelque bruit, veut sortir par le trou,
Ne
peut plus repasser, et croit s'être méprise.
Après
avoir fait quelques tours,
" C
'est, dit-elle, l'endroit : me voilà bien surprise ;
J
'ai passé par ici depuis cinq ou six jours. "
Un
rat, qui la voyait en peine,
Lui
dit : " Vous aviez lors la panse un peu moins pleine.
Vous
êtes maigre entrée, il faut maigre sortir.
Ce
que je vous dis là, l'on le dit à bien d'autres ;
Mais
ne confondons point, par trop approfondir,
Leurs
affaires avec les vôtres.
La Belette entrée dans un grenier
Poèmes de Jean de La Fontaine

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