Poème rever+petit - 4 Poèmes sur rever+petit


4 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : ravier ravière ravières raviers ravir ravira ravirai ravirais ravirait raviras raviver ravivera raviverai raviveras raviverât ravoir rereverrai rerevivrai rerevoir rêver révéra rêvera révérai rêverai révérais rêverais révérait rêverait révéras ...


Tout est affaire de décor
Changer
de lit changer de corps
À
quoi bon puisque c'est encore
Moi
qui moi-même me trahis
Moi
qui me traîne et m'éparpille
Et
mon ombre se déshabille
Dans
les bras semblables des filles
j'ai cru trouver un pays.

Coeur
léger coeur changeant coeur lourd
Le
temps de rêver est bien court
Que
faut-il faire de mes jours
Que
faut-il faire de mes nuits
Je
n'avais amour ni demeure
Nulle
part où je vive ou meure
Je
passais comme la rumeur
Je
m'endormais comme le bruit.

C'était
un temps déraisonnable
On
avait mis les morts à table
On
faisait des châteaux de sable
On
prenait les loups pour des chiens
Tout
changeait de pôle et d'épaule
La
pièce était-elle ou non drôle
Moi
si j'y tenais mal mon rôle
C'était
de n'y comprendre rien

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent

Dans
le quartier Hohenzollern
Entre
La Sarre et les casernes
Comme
les fleurs de la luzerne
Fleurissaient
les seins de Lola
Elle
avait un coeur d'hirondelle
Sur
le canapé du bordel
Je
venais m'allonger près d'elle
Dans
les hoquets du pianola.

Le
ciel était gris de nuages
Il
y volait des oies sauvages
Qui
criaient la mort au passage
Au-dessus
des maisons des quais
Je
les voyais par la fenêtre
Leur
chant triste entrait dans mon être
Et
je croyais y reconnaître
Du
Rainer Maria Rilke.

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent.

Elle
était brune elle était blanche
Ses
cheveux tombaient sur ses hanches
Et
la semaine et le dimanche
Elle
ouvrait à tous ses bras nus
Elle
avait des yeux de faïence
Elle
travaillait avec vaillance
Pour
un artilleur de Mayence
Qui
n'en est jamais revenu.

Il
est d'autres soldats en ville
Et
la nuit montent les civils
Remets
du rimmel à tes cils
Lola
qui t'en iras bientôt
Encore
un verre de liqueur
Ce
fut en avril à cinq heures
Au
petit jour que dans ton coeur
Un
dragon plongea son couteau

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent.


Est-ce ainsi que les hommes vivent
Poèmes de Louis Aragon

Citations de Louis Aragon
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Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou
comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et
puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre
entre ses parents le reste de son âge !

Quand
reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer
la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je
le clos de ma pauvre maison,
Qui
m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus
me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que
des palais Romains le front audacieux,
Plus
que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus
mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus
mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et
plus que l'air marin la doulceur angevine.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Poèmes de Joachim Du Bellay

Citations de Joachim Du Bellay
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