Poème s+ils+avaient - 7 Poèmes sur s+ils+avaient


7 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : ès hésité s S.A sa saï saie saies sais saïs saisît sait sas sassé satî sauça sauçai sauçais sauçait sauças sauçât saut sauté se seau séché ses set si ...


Un poète est parti ; sur sa tombe fermée
Pas un chant, pas un mot dans cette langue aimée
Dont la douceur divine ici-bas l'enivrait.
Seul, un pauvre arbre triste à la pâle verdure,
Le saule qu'il rêvait, au vent du soir, murmure
Sur son ombre éplorée un tendre et long regret.

Ce n'est pas de l'oubli ; nous répétons encore,
Poète de l'amour, ces chants que fit éclore
Dans ton âme éperdue un éternel tourment,
Et le Temps sans pitié qui brise de son aile
Bien des lauriers, le Temps d'une grâce nouvelle
Couronne en s'éloignant ton souvenir charmant.

Tu fus l'enfant choyé du siècle. Tes caprices
Nous trouvaient indulgents. Nous étions les complices
De tes jeunes écarts ; tu pouvais tout oser.
De la Muse pour toi nous savions les tendresses,
Et nos regards charmés ont compté ses caresses,
De son premier sourire à son dernier baiser.

Parmi nous maint poète à la bouche inspirée
Avait déjà rouvert une source sacrée ;
Oui, d'autres nous avaient de leurs chants abreuvés.
Mais le cri qui saisit le cœur et le remue,
Mais ces accents profonds qui d'une lèvre émue
Vont à l'âme de tous, toi seul les as trouvés.

Au concert de nos pleurs ta voix s'était mêlée.
Entre nous, fils souffrants d'une époque troublée,
Le doute et la douleur formaient comme un lien.
Ta lyre en nous touchant nous était douce et chère ;
Dans le chantre divin nous sentions tous un frère ;
C'est le sang de nos cœurs qui courait dans le tien.

Rien n'arrêtait ta plainte, et ton âme blessée
La laissait échapper navrante et cadencée.
Tandis que vers le ciel qui se voile et se clôt
De la foule montait une rumeur confuse,
Fier et beau, tu jetais, jeune amant de la Muse,
À travers tous ces bruits ton immortel sanglot.

Lorsque le rossignol, dans la saison brûlante
De l'amour et des fleurs, sur la branche tremblante
Se pose pour chanter son mal cher et secret,
Rien n'arrête l'essor de sa plainte infinie,
Et de son gosier frêle un long jet d'harmonie
S'élance et se répand au sein de la forêt.

La voix mélodieuse enchante au loin l'espace...
Mais soudain tout se tait ; le voyageur qui passe
Sous la feuille des bois sent un frisson courir.
De l'oiseau qu'entraînait une ivresse imprudente
L'âme s'est envolée avec la note ardente ;
Hélas ! chanter ainsi c'était vouloir mourir !
À Alfred de Musset
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Après mille ans et plus de guerre déclarée,
Les
loups firent la paix avecque les brebis.
C
'était apparemment le bien des deux partis ;
Car
si les loups mangeaient mainte bête égarée,
Les
bergers de leur peau se faisaient maints habits.
Jamais
de liberté, ni pour les pâturages,
Ni
d'autre part pour les carnages :
Ils
ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens.
La
paix se conclut donc : on donne des otages :
Les
loups, leurs louveteaux ; et les brebis, leurs chiens.
L
'échange en étant fait aux formes ordinaires,
Et
réglé par des commissaires,
Au
bout de quelque temps que messieurs les louvats
Se
virent loups parfaits et friands de tuerie,
Ils
vous prennent le temps que dans la bergerie
Messieurs
les bergers n'étaient pas,
Étranglent
la moitié des agneaux les plus gras,
Les
emportent aux dents, dans les bois se retirent.
Ils
avaient averti leurs gens secrètement.
Les
chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,
Furent
étranglés en dormant :
Cela
fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent.
Tout
fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa.
Nous
pouvons conclure de là
Qu
'il faut faire aux méchants guerre continuelle.
La
paix est fort bonne de soi ;
J
'en conviens ; mais de quoi sert-elle
Avec
des ennemis sans foi ?
Les Loups et les Brebis
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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