Poème sur+le+jugement - 2 Poèmes sur sur+le+jugement


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : Sard sari saris saros sarrau sarraus saur saura saurai saurais saurait sauras saurât saure sauré saurée saurées saurer saurera saurerai saurerais saurerait saureras saures saurés sauri saurie sauries saurir ...


Capitaine renard allait de compagnie
Avec
son ami bouc des plus haut encornés :
Celui-ci
ne voyait pas plus loin que son nez ;
L
'autre était passé maître en fait de tromperie.
La
soif les obligea de descendre en un puits :
chacun d'eux se désaltère.
Après
qu'abondamment tous deux en eurent pris,
Le
renard dit au bouc : " Que ferons-nous, compère ?
Ce
n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici.
Lève
tes pieds en haut, et tes cornes aussi ;
Mets-les
contre le mur : le long de ton échine
Je
grimperai premièrement ;
Puis
sur tes cornes m'élevant,
A
l'aide de cette machine,
De
ce lieu-ci je sortirai,
Après
quoi je t'en tirerai.
- Par
ma barbe, dit l'autre, il est bon ; et je loue
Les
gens bien sensés comme toi.
Je
n'aurais jamais, quant à moi,
Trouvé
ce secret, je l'avoue. "
Le
renard sort du puits, laisse son compagnon,
Et
vous lui fait un beau sermon
Pour
l'exhorter à patience.
" Si
le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence
Autant
de jugement que de barbe au menton,
Tu
n'aurais pas, à la légère,
Descendu
dans ce puits. Or adieu : j'en suis hors ;
Tâche
de t'en tirer, et fais tous tes efforts ;
Car
pour moi, j'ai certaine affaire
Qui
ne me permet pas d'arrêter en chemin. "
En
toute chose il faut considérer la fin.
Le Renard et le Bouc
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Tu me comprends : je suis un être médiocre,
Ni bon, ni très mauvais, paisible, un peu sournois.
Je hais les lourds parfums et les éclats de voix,
Et le gris m’est plus cher que l’écarlate ou l’ocre.

J’aime le jour mourant qui s’éteint par degrés,
Le feu, l’intimité claustrale d’une chambre
Où les lampes, voilant leurs transparences d’ambre,
Rougissent le vieux bronze et bleuissent le grès.

Les yeux sur le tapis plus lisse que le sable,
J’évoque indolemment les rives aux poid d’or
Où la carté des beaux autrefois flotte encor…
Et cependant je suis une grande coupable.

Vois : j’ai l’âge où la vierge abandonne sa main
À l’homme que sa faiblesse cherche et redoute,
Et je n’ai point choisi de compagnon de route,
Parce que tu parus au tournant du chemin.

L’hyacinthe saignait sur les rouges collines,
Tu rêvais et l’Eros marchait à ton côté…
Je suis femme, je n’ai point droit à la beauté.
On m’avait condamnée aux laideurs masculines.

Et j’eus l’inexcusable audace de vouloir
Le sororal amour fait des blancheurs légères,
Le pas furtif qui ne meurtrit point les fougères
Et la voix douce qui vient s’allier au soir.

On m’avait interdit tes cheveux, tes prunelles,
Parce que tes cheveux sont longs et pleins d’odeurs
Et parce que tes yeux ont d’étranges ardeurs.
Et se troublent ainsi que les ondes rebelles.

On m’a montrée du doigt en un geste irrité,
Parce que mon regard cherchait ton regard tendre…
En nous voyant passe, nul n’a voulu comprendre
Que je t’avais choisie avec simplicité.

Considère la loi vile que je transgresse
Et juge mon amour, qui ne sait point le mal,
Aussi candide, aussi nécessaire et fatal
Que le désir qui joint l’amant à la maîtresse.

On n’a point lu combien mon regard était clair
Sur le chemin où me conduit ma destinée,
Et l’on a dit : "Quelle est cette femme damnée
Que ronge sourdement la flamme de l’enfer ?

Laissons-les au souci de leur morale impure,
Et songeons que l’aurore a des blondeurs de miel,
Que le jour sans aigreur et que la nuit sans fiel
Viennent, tels des amis dont la bonté rassure…

Nous irons voir le clair d’étoiles sur les monts…
Que nous importe, à nous, le jugement des hommes ?
Et qu’avons-nous à redouter, puisque nous sommes
Pures devant la vie et que nous nous aimons ?…
Paroles à l’Amie
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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