Poème un+poil - 2 Poèmes sur un+poil


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : un unau unaus une unes uni unie unies union unions unis unit unît unité uns épala épalai épalais épalait épalas épalât épale épalé épalée épalées épales épalés épaula épaulai ...


Hans Carvel prit sur ses vieux ans
Femme
jeune en toute manière;
Il
prit aussi soucis cuisants;
Car
l'un sans l'autre ne va guère.

Babeau
(c'est la jeune femelle, Fille du bailli Concordat)
Fut
du bon poil, ardente, et belle
Et
propre à l'amoureux combat.
Carvel
craignant de sa nature
Le
cocuage et les railleurs,
Alléguait
à la créature

Et
la Légende, et l'Ecriture,
Et
tous les livres les meilleurs:
Blâmait
les visites secrètes;
Frondait
l'attirail des coquettes,
Et
contre un monde de recettes,
Et
de moyens de plaire aux yeux,

Invectivait
tout de son mieux.
A
tous ces discours la galande
Ne
s'arrêtait aucunement;
Et
de sermons n'était friande
A
moins qu'ils fussent d'un amant.
Cela
faisait que le bon sire

Ne
savait tantôt plus qu'y dire,
Eut
voulu souvent être mort.
Il
eut pourtant dans son martyre
Quelques
moments de réconfort:
L
'histoire en est très véritable.
Une
nuit, qu'ayant tenu table,

Et
bu force bon vin nouveau,
Carvel
ronflait près de Babeau,
Il
lui fut avis que le diable
Lui
mettait au doigt un anneau,
Qu
'il lui disait..: Je sais la peine
Qui
te tourmente, et qui te gène ;

Carvel
, j'ai pitié de ton cas,
Tiens
cette bague, et ne la lâches.
Car
tandis qu'au doigt tu l'auras,
Ce
que tu crains point ne seras,
Point
ne seras sans que le saches.
Trop
ne puis vous remercier,

Dit
Carvel, la faveur est grande.
Monsieur
Satan, Dieu vous le rende,
Grand
merci Monsieur l'aumônier
Là-dessus
achevant son somme,
Et
les yeux encore aggraves,
Il
se trouva que le bon homme

Avait
le doigt ou vous savez.
L'anneau d'Hans Carvel
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Un homme de moyen âge,
Et tirant sur le grison,
Jugea qu'il était saison
De songer au mariage.
Il avait du comptant,
Et partant
De quoi choisir ; toutes voulaient lui plaire :
En quoi notre amoureux ne se pressait pas tant ;
Bien adresser n'est pas petit affaire.
Deux veuves sur son cœur eurent le plus de part :
L'une encore verte, et l'autre un peu bien mûre,
Mais qui réparait par son art
Ce qu'avait détruit la nature.
Ces deux veuves, en badinant,
En riant, en lui faisant fête,
L'allaient quelquefois testonnant,
C'est-à-dire ajustant sa tête.
La vieille, à tous moments, de sa part emportait
Un peu du poil noir qui restait,
Afin que son amant en fût plus à sa guise.
La jeune saccageait les poils blancs à son tour.
Toutes deux firent tant, que notre tête grise
Demeura sans cheveux, et se douta du tour.
" Je vous rends leur dit-il, mille grâces, les belles,
Qui m'avez si bien tondu :
J'ai plus gagné que perdu ;
Car d'hymen point de nouvelles.
Celle que je prendrais voudrait qu'à sa façon
Je vécusse, et non à la mienne.
Il n'est tête chauve qui tienne :
Je vous suis obligé, belles, de la leçon.
L'Homme entre deux âges, et ses deux Maîtresses
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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