Poème veux+une - 38 Poèmes sur veux+une


38 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : vaux veaux veux vexa vexai vexais vexait vexas vexât vexe vexé vexée vexées vexes vexés vieux voeux voix un unau unaus une unes uni unie unies union unions unis ...


Au courant de l'amour lorsque je m'abandonne,
Dans
le torrent divin quand je plonge enivré,
Et
presse éperdument sur mon sein qui frissonne
Un
être idolâtre.

Je
sais que je n'étreins qu'une forme fragile,
Qu
'elle peut à l'instant se glacer sous ma main,
Que
ce cœur tout à moi, fait de flamme et d'argile,
Sera
cendre demain ;

Qu
'il n'en sortira rien, rien, pas une étincelle
Qui
s'élance et remonte à son foyer lointain :
Un
peu de terre en hâte, une pierre qu'on scelle,
Et
tout est bien éteint.

Et
l'on viendrait serein, à cette heure dernière,
Quand
des restes humains le souffle a déserté,
Devant
ces froids débris, devant cette poussière
Parler
d'éternité !

L
'éternité ! Quelle est cette étrange menace ?
A
l'amant qui gémit, sous son deuil écrase,
Pourquoi
jeter ce mot qui terrifie et glace
Un
cœur déjà brisé ?

Quoi !
le ciel, en dépit de la fosse profonde,
S
'ouvrirait à l'objet de mon amour jaloux ?
C
'est assez d'un tombeau, je ne veux pas d'un monde
Se
dressant entre nous.

On
me répond en vain pour calmer mes alarmes !
« L
'être dont sans pitié la mort te sépara,
Ce
ciel que tu maudis, dans le trouble et les larmes,
Le
ciel te le rendra. »

Me
le rendre, grand Dieu ! mais ceint d'une auréole,
Rempli
d'autres pensers, brûlant d'une autre ardeur,
N
'ayant plus rien en soi de cette chère idole
Qui
vivait sur mon cœur !

Ah!
j'aime mieux cent fois que tout meure avec elle,
Ne
pas la retrouver, ne jamais la revoir ;
La
douleur qui me navre est certes moins cruelle
Que
votre affreux espoir.

Tant
que je sens encor, sous ma moindre caresse,
Un
sein vivant frémir et battre à coups pressés,
Qu
'au-dessus du néant un même flot d'ivresse
Nous
soulève enlacés,

Sans
regret inutile et sans plaintes amères,
Par
la réalité je me laisse ravir.
Non
, mon cœur ne s'est pas jeté sur des chimères :
Il
sait où s'assouvir.

Qu
'ai-je affaire vraiment de votre là-haut morne,
Moi
qui ne suis qu'élan, que tendresse et transports ?
Mon
ciel est ici-bas, grand ouvert et sans borne ;
Je
m'y lance, âme et corps.

Durer
n'est rien. Nature, ô créatrice, ô mère !
Quand
sous ton œil divin un couple s'est uni,
Qu
'importe à leur amour qu'il se sache éphémère
S
'il se sent infini ?

C
'est une volupté, mais terrible et sublime,
De
jeter dans le vide un regard éperdu,
Et
l'on s'étreint plus fort lorsque sur un abîme
On
se voit suspendu.

Quand
la Mort serait là, quand l'attache invisible
Soudain
se délierait qui nous retient encor,
Et
quand je sentirais dans une angoisse horrible
M
'échapper mon trésor,

Je
ne faiblirais pas. Fort de ma douleur même,
Tout
entier à l'adieu qui va nous séparer,
J
'aurais assez d'amour en cet instant suprême
Pour
ne rien espérer.
Paroles d’un Amant
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Autrefois on vouait un saint culte au grand âge.
Quand
sur le sol tremblaient les autels chancelants,
Un
seul restait debout au milieu de l'orage,
L'autel des cheveux blancs.

La
vieillesse toujours, et dans Rome et dans Sparte,
Fut
l'arbitre des lois et du gouvernement.
Le
respect des vieillards de toute ancienne charte
Etait le fondement.

Les
jeunes gens couraient près d'une tête blanche,
Qu
'il était beau ce nœud qui, toujours enlacé,
Liait
le front adulte au front que le temps penche,
Le présent au passé !

Hélas
! elle n'est plus, cette ère de foi sainte !
La
vieillesse a perdu son antique pavois.
Elle
a suivi les Dieux : sa latrie est éteinte
Dans les mœurs, dans les lois.

En
notre âge pervers, pour la jeune moustache
On
a plus de respect que pour les blancs cheveux.
Le
vieillard-aujourd'hui n'est plus qu'une ganache,
Un radoteur, un vieux.

Mais
ce n'est point assez qu'on lance l’anathème,
De
nos jours, au vieillard autrefois vénéré.
Le
siècle peut montrer un vieillard... ô blasphème !
Fraîchement décoré !!!

Décoré
! c'est passer les bornes de l'insulte.
Décorer
un vieillard ! Un homme infirme encore !
C
'est digne d'un pouvoir qui garde pour tout culte
Le culte du Veau d'or.

N
'as-tu donc tant vécu que pour cette avanie ?
La
croix, ô Montlosier, la croix ! affreux malheur !
C
'est un lourd cauchemar qui, dans ton insomnie,
Pèsera sur ton cœur !

A
quoi donc t'ont servi les nombreuses pituites
Et
l'honneur amassés depuis quatre-vingts ans ?
Et
tes anciens combats contre les noirs jésuites,
Et tes patois récents ?

Quand
des petits journaux la lanière te blesse,
Le
pouvoir, te laissant dans un triste abandon,
Tare
grotesquement ta robe de vieillesse
De son rouge cordon.

C’est
montrer peu d'égards pour ta noble perruque.
Le
régime qu'on voit, de ton âge envieux,
Traiter
si lestement ta poitrine caduque,
Ne sera jamais vieux.

Toi
qui portes si bien le poids de ton grand âge,
Puisse-tu
, retrouvant ta primitive ardeur,
Avec
la même force et le même courage
Porter ta croix d'honneur !
La vieillesse
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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