Poème vie+gagner - 5 Poèmes sur vie+gagner


5 poèmes


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Quand l'abeille, au printemps, confiante et charmée,
Sort de la ruche et prend son vol au sein des airs,
Tout l'invite et lui rit sur sa route embaumée.
L'églantier berce au vent ses boutons entr'ouverts ;
La clochette des prés incline avec tendresse
Sous le regard du jour son front pâle et léger.

L'abeille cède émue au désir qui la presse ;
Elle aperçoit un lis et descend s'y plonger.
Une fleur est pour elle une mer de délices.
Dans son enchantement, du fond de cent calices
Elle sort trébuchant sous une poudre d'or.
Son fardeau l'alourdit, mais elle vole encor.
Une rose est là-bas qui s'ouvre et la convie ;
Sur ce sein parfumé tandis qu'elle s'oublie,
Le soleil s'est voilé. Poussé par l'aquilon,
Un orage prochain menace le vallon.
Le tonnerre a grondé. Mais dans sa quête ardente
L'abeille n'entend rien, ne voit rien, l'imprudente !
Sur les buissons en fleur l'eau fond de toute part ;
Pour regagner la ruche il est déjà trop tard.
La rose si fragile, et que l'ouragan brise,
Referme pour toujours son calice odorant ;
La rose est une tombe, et l'abeille surprise
Dans un dernier parfum s'enivre en expirant.

Qui dira les destins dont sa mort est l'image ?
Ah ! combien parmi nous d'artistes inconnus,
Partis dans leur espoir par un jour sans nuage,
Des champs qu'ils parcouraient ne sont pas revenus !
Une ivresse sacrée aveuglait leur courage ;
Au gré de leurs désirs, sans craindre les autans,
Ils butinaient au loin sur la foi du printemps.
Quel retour glorieux l'avenir leur apprête !
À ces mille trésors épars sur leur chemin
L'amour divin de l'art les guide et les arrête :
Tout est fleur aujourd'hui, tout sera miel demain.
Ils revenaient déjà vers la ruche immortelle ;
Un vent du ciel soufflait, prêt à les soulever.
Au milieu des parfums la Mort brise leur aile ;
Chargés comme l'abeille, ils périssent comme elle
Sur le butin doré qu'ils n'ont pas pu sauver.
L'abeille
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Ô muse de mon cœur, amante des palais,
Auras-tu
quand janvier lâchera ses Borées,
Durant
les noirs ennuis des neigeuses soirées,
Un
tison pour chauffer tes deux pieds violets ?

Ranimeras-tu
donc tes épaules marbrées
Aux
nocturnes rayons qui percent les volets ?
Sentant
ta bourse à sec autant que ton palais,
Récolteras-tu
l'or des voûtes azurées ?

Il
te faut, pour gagner ton pain de chaque soir,
Comme
un enfant de chœur, jouer de l'encensoir,
Chanter
des Te Deum auxquels tu ne crois guère,

Ou
, saltimbanque à jeun, étaler tes appas
Et
ton rire trempé de pleurs qu'on ne voit pas,
Pour
faire épanouir la rate du vulgaire.
La muse vénale
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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