Poème l+eloge - 4 Poèmes sur l+eloge


4 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éléis élidé élis élit élu éludé élue élues élus élut élût hâla hâlai hâlais hâlait hâlas hâlât hâle hâlé hâlée hâlées hâles hâlés héla hélai hélais hélait hélas hélât ...


Quand l'Enfer eut produit la goutte et l'araignée,
" Mes
filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter
D
'être pour l'humaine lignée
Également
à redouter.
Or
avisons aux lieux qu'il vous faut habiter.
Voyez-vous
ces cases étrètes,
Et
ces palais si grands, si beaux, si bien dorés :
Je
me suis proposé d'en faire vos retraites.
Tenez
donc, voici deux bûchettes ;
Accommodez-vous
, ou tirez.
- Il
n'est rien, dit l'aragne, aux cases qui me plaise. "
L
'autre, tout au rebours, voyant les palais pleins
De
ces gens nommés médecins,
Ne
crut pas y pouvoir demeurer à son aise.
Elle
prend l'autre lot, y plante le piquet,
S
'étend à son plaisir sur l'orteil d'un pauvre homme,
Disant :
" Je ne crois pas qu'en ce poste je chôme,
Ni
que d'en déloger et faire mon paquet
Jamais
Hippocrate me somme. "
L
'aragne cependant se campe en un lambris,
Comme
si de ces lieux elle eût fait bail à vie,
Travaille
à demeurer : voilà sa toile ourdie,
Voilà
des moucherons de pris.
Une
servante vient balayer tout l'ouvrage.
Autre
toile tissue, autre coup de balai.
Le
pauvre bestion tous les jours déménage.
Enfin
, après un vain essai,
Il
va trouver la goutte. Elle était en campagne,
Plus
malheureuse mille fois
Que
la plus malheureuse aragne.
Son
hôte la menait tantôt fendre du bois,
Tantôt
fouir, houer : goutte bien tracassée
Est
, dit-on, à demi pansée.
" Oh !
je ne saurais plus, dit-elle, y résister.
Changeons
, ma sœur l'aragne. " Et l'autre d'écouter :
Elle
la prend au mot, se glisse en la cabane :
Point
de coup de balai qui l'oblige à changer.
La
goutte, d'autre part, va tout droit se loger
Chez
un prélat, qu'elle condamne
A
jamais du lit ne bouger.
Cataplasmes
, Dieu sait ! Les gens n'ont point de honte
De
faire aller le mal toujours de pis en pis.
L
'une et l'autre trouva de la sorte son compte,
Et
fit très sagement de changer de logis
La Goutte et l'Araignée
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite,
Qu
'un homme vieux et fatigué;
Lorsque
sera terni le charme que te prête
Ton
beau sourire triste et gai;

Quand
ton oeil studieux dont la langueur observe,
Et
même semble discuter,
N
'aura plus sa rêveuse et vigilante verve,
Et
son bleu calice éclaté,

Quand
nul ne fera plus tinter à ton oreille
L
'éloge que tu réclamais,
Songe
, ô futur cadavre, éphémère merveille,
Avec
quel excès je t'aimais !

Rappelle
à ton orgueil, s'il souffre et s'inquiète,
Que
c'est moi-même, et non pas toi,
Qui
voulus, rapprochant sournoisement nos têtes,
Ce
baiser tendre, humide et droit,

Cet
unique baiser qui met en équilibre
Deux
visages encore errants,
Et
qui ne m'a jamais plus permis d'être libre,
En
mon coeur vivace et mourant...
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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