Poème palais - 13 Poèmes sur palais


13 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : épala épalai épalais épalait épalas épalât épale épalé épalée épalées épales épalés épaula épaulai épaulais épaulait épaulas épaulât épaule épaulé épaulée épaulées épaules épaulés épela épelai épelais épelait épelas ...


Quand l'Enfer eut produit la goutte et l'araignée,
" Mes
filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter
D
'être pour l'humaine lignée
Également
à redouter.
Or
avisons aux lieux qu'il vous faut habiter.
Voyez-vous
ces cases étrètes,
Et
ces palais si grands, si beaux, si bien dorés :
Je
me suis proposé d'en faire vos retraites.
Tenez
donc, voici deux bûchettes ;
Accommodez-vous
, ou tirez.
- Il
n'est rien, dit l'aragne, aux cases qui me plaise. "
L
'autre, tout au rebours, voyant les palais pleins
De
ces gens nommés médecins,
Ne
crut pas y pouvoir demeurer à son aise.
Elle
prend l'autre lot, y plante le piquet,
S
'étend à son plaisir sur l'orteil d'un pauvre homme,
Disant :
" Je ne crois pas qu'en ce poste je chôme,
Ni
que d'en déloger et faire mon paquet
Jamais
Hippocrate me somme. "
L
'aragne cependant se campe en un lambris,
Comme
si de ces lieux elle eût fait bail à vie,
Travaille
à demeurer : voilà sa toile ourdie,
Voilà
des moucherons de pris.
Une
servante vient balayer tout l'ouvrage.
Autre
toile tissue, autre coup de balai.
Le
pauvre bestion tous les jours déménage.
Enfin
, après un vain essai,
Il
va trouver la goutte. Elle était en campagne,
Plus
malheureuse mille fois
Que
la plus malheureuse aragne.
Son
hôte la menait tantôt fendre du bois,
Tantôt
fouir, houer : goutte bien tracassée
Est
, dit-on, à demi pansée.
" Oh !
je ne saurais plus, dit-elle, y résister.
Changeons
, ma sœur l'aragne. " Et l'autre d'écouter :
Elle
la prend au mot, se glisse en la cabane :
Point
de coup de balai qui l'oblige à changer.
La
goutte, d'autre part, va tout droit se loger
Chez
un prélat, qu'elle condamne
A
jamais du lit ne bouger.
Cataplasmes
, Dieu sait ! Les gens n'ont point de honte
De
faire aller le mal toujours de pis en pis.
L
'une et l'autre trouva de la sorte son compte,
Et
fit très sagement de changer de logis
La Goutte et l'Araignée
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au
coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je
promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont
le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici
, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il
serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
, le lac immobile étend ses eaux dormantes
l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au
sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le
crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et
le char vaporeux de la reine des ombres
Monte
, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant
, s'élançant de la flèche gothique,
Un
son religieux se répand dans les airs,
Le
voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux
derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais
à ces doux tableaux mon âme indifférente
N
'éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je
contemple la terre ainsi qu'une ombre errante :
Le
soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De
colline en colline en vain portant ma vue,
Du
sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je
parcours tous les points de l'immense étendue,
Et
je dis : « Nulle part le bonheur ne m'attend. »

Que
me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains
objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves
, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un
seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Que
le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D
'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En
un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu
'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

Quand
je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes
yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je
ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
Je
ne demande rien à l'immense univers.

Mais
peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux
le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si
je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce
que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

, je m'enivrerais à la source j'aspire ;
, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et
ce bien idéal que toute âme désire,
Et
qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que
ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague
objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur
la terre d'exil pourquoi restè-je encore ?
Il
n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand
la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le
vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et
moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi
comme elle, orageux aquilons !
L'isolement
Poèmes de Alphonse de Lamartine

Citations de Alphonse de Lamartine
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