Poème passa - 30 Poèmes sur passa


30 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : épaisse épaisses épaissi épaissie épaissies épaissis épaissit épaissît épiasse épiasses épiçasse épiçasses épissa épissai épissais épissait épissas épissât épisse épissé épissée épissées épisses épissés épousât épousés épousseté épuçasse épuçasses ...


À Madame M.


Quand la rose s'entr'ouvre, heureuse d'être belle,
De son premier regard elle enchante autour d'elle
Et le bosquet natal et les airs et le jour.
Dès l'aube elle sourit ; la brise avec amour
Sur le buisson la berce, et sa jeune aile errante
Se charge en la touchant d'une odeur enivrante ;
Confiante, la fleur livre à tous son trésor.
Pour la mieux respirer en passant on s'incline ;
Nous sommes déjà loin, mais la senteur divine
Se répand sur nos pas et nous parfume encor.
La rose
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Au vieux roi de Thulé sa maîtresse Adèle
Avait fait en mourant don d'une coupe d'or,
Unique souvenir qu'elle lui laissait d'elle,
Cher et dernier trésor.

Dans ce vase, présent d'une main adorée,
Le pauvre amant dès lors but à chaque festin.
La liqueur en passant par la coupe sacrée
Prenait un goût divin.

Et quand il y portait une lèvre attendrie,
Débordant de son coeur et voilant son regard,
Une larme humectait la paupière flétrie
Du noble et doux vieillard.

Il donna tous ses biens, sentant sa fin prochaine,
Hormis toi, gage aimé de ses amours éteints ;
Mais il n'attendit point que la Mort inhumaine
T'arrachât de ses mains.

Comme pour emporter une dernière ivresse,
Il te vida d'un trait, étouffant ses sanglots,
Puis, de son bras tremblant surmontant la faiblesse,
Te lança dans les flots.

D'un regard déjà trouble il te vit sous les ondes
T'enfoncer lentement pour ne plus remonter :
C'était tout le passé que dans les eaux profondes
Il venait de jeter.

Et son coeur, abîmé dans ses regrets suprêmes,
Subit sans la sentir l'atteinte du trépas.
En sa douleur ses yeux qui s'étaient clos d'eux-mêmes
Ne se rouvrirent pas.

Coupe des souvenirs, qu'une liqueur brûlante
Sous notre lèvre avide emplissait jusqu'au bord,
Qu'en nos derniers banquets d'une main défaillante
Nous soulevons encor,

Vase qui conservais la saveur immortelle
De tout ce qui nous fit rêver, souffrir, aimer,
L'oeil qui t'a vu plonger sous la vague éternelle
N'a plus qu'à se fermer.
La coupe du roi de Thulé
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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