Poème bill - 12 Poèmes sur bill


12 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : babil babilla babillai babillais babillait babillas babillât babille babillé babilles babils babiole babioles bail bailla bâilla baillai bâillai baillais bâillais baillait bâillait baillas bâillas baillât bâillât baille baillé bâille ...


Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui
sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L’amour
, vous le savez, cause une peine extrême ;
C’est
un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être
cependant que vous m’en puniriez.

Si
je vous le disais, que six mois de silence
Cachent
de longs tourments et des vœux insensés :
Ninon
, vous êtes fine, et votre insouciance
Se
plaît, comme une fée, à deviner d’avance ;
Vous
me répondriez peut-être : Je le sais.

Si
je vous le disais, qu’une douce folie
A
fait de moi votre ombre, et m’attache à vos pas :
Un
petit air de doute et de mélancolie,
Vous
le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie;
Peut-être
diriez-vous que vous n’y croyez pas.

Si
je vous le disais, que j’emporte dans l’âme
Jusques
aux moindres mots de nos propos du soir :
Un
regard offensé, vous le savez, madame,
Change
deux yeux d’azur en deux éclairs de flamme ;
Vous
me défendriez peut-être de vous voir.

Si
je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que
chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon
, quand vous riez, vous savez qu’une abeille
Prendrait
pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si
je vous le disais, peut-être en ririez-vous.

Mais
vous n’en saurez rien. Je viens, sans rien en dire,
M’asseoir
sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre
voix, je l’entends ; votre air, je le respire ;
Et
vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos
yeux ne verront pas de quoi m’être moins doux.

Je
récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le
soir, derrière vous, j’écoute au piano
Chanter
sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et
, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je
vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.

La
nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand
je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De
mille souvenirs en jaloux je m’empare ;
Et
là, seul devant Dieu, plein d’une joie avare,
J’ouvre
, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.

J’aime
, et je sais répondre avec indifférence ;
J’aime
, et rien ne le dit ; j’aime, et seul je le sais ;
Et
mon secret m’est cher, et chère ma souffrance ;
Et
j’ai fait le serment d’aimer sans espérance,
Mais
non pas sans bonheur ; je vous vois, c’est assez.

Non
, je n’étais pas né pour ce bonheur suprême,
De
mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout
me le prouve, hélas ! jusqu’à ma douleur même
Si
je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui
sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
À Ninon
Poèmes de Alfred de Musset

Citations de Alfred de Musset
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- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.


Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins


- Je regardai, couleur de cire
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, - mouche ou rosier


- Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal


Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : Veux-tu en finir !
- La première audace permise,
Le rire feignait de punir !


- Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
- Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : Oh ! c'est encor mieux !...


Monsieur, j'ai deux mots à te dire...
- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien.....


- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Première Soirée
Poèmes de Arthur Rimbaud

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