Poème faits - 9 Poèmes sur faits


9 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : fafiots fait-tout faite faîte faîteau faites faîtes faitout faitouts faits Fatou fats fatuité fatuités fauta fautai fautais fautait fautas fautât fautâtes faute fautes fêta fêtai fêtais fêtait fêtas fêtât ...


J'ai cru pouvoir briser la profondeur de l'immensité
Par
mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je
me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme
un mort raisonnable qui a su mourir
Un
mort non couronné sinon de son néant
Je
me suis étendu sur les vagues absurdes
Du
poison absorbé par amour de la cendre
La
solitude m'a semblé plus vive que le sang

Je
voulais désunir la vie
Je
voulais partager la mort avec la mort
Rendre
mon cour au vide et le vide à la vie
Tout
effacer qu'il n'y ait rien ni vitre ni buée
Ni
rien devant ni rien derrière rien entier
J
'avais éliminé le glaçon des mains jointes
J
'avais éliminé l'hivernale ossature
Du
vou qui s'annule

Tu
es venue le feu s'est alors ranimé
L
'ombre a cédé le froid d'en bas s'est étoilé
Et
la terre s'est recouverte
De
ta chair claire et je me suis senti léger
Tu
es venue la solitude était vaincue
J
'avais un guide sur la terre je savais
Me
diriger je me savais démesuré
J
'avançais je gagnais de l'espace et du temps

J
'allais vers toi j'allais sans fin vers la lumière
La
vie avait un corps l'espoir tendait sa voile
Le
sommeil ruisselait de rêves et la nuit
Promettait
à l'aurore des regards confiants
Les
rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
Ta
bouche était mouillée des premières rosées
Le
repos ébloui remplaçait la fatigue
Et
j'adorais l'amour comme à mes premiers jours.

Les
champs sont labourés les usines rayonnent
Et
le blé fait son nid dans une houle énorme
La
moisson la vendange ont des témoins sans nombre
Rien
n'est simple ni singulier
La
mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La
forêt donne aux arbres la sécurité
Et
les murs des maisons ont une peau commune
Et
les routes toujours se croisent.

Les
hommes sont faits pour s'entendre
Pour
se comprendre pour s'aimer
Ont
des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont
des enfants sans feu ni lieu
Qui
réinventeront les hommes
Et
la nature et leur patrie
Celle
de tous les hommes
Celle
de tous les temps.

La mort, l'amour la vie
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
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Après mille ans et plus de guerre déclarée,
Les
loups firent la paix avecque les brebis.
C
'était apparemment le bien des deux partis ;
Car
si les loups mangeaient mainte bête égarée,
Les
bergers de leur peau se faisaient maints habits.
Jamais
de liberté, ni pour les pâturages,
Ni
d'autre part pour les carnages :
Ils
ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens.
La
paix se conclut donc : on donne des otages :
Les
loups, leurs louveteaux ; et les brebis, leurs chiens.
L
'échange en étant fait aux formes ordinaires,
Et
réglé par des commissaires,
Au
bout de quelque temps que messieurs les louvats
Se
virent loups parfaits et friands de tuerie,
Ils
vous prennent le temps que dans la bergerie
Messieurs
les bergers n'étaient pas,
Étranglent
la moitié des agneaux les plus gras,
Les
emportent aux dents, dans les bois se retirent.
Ils
avaient averti leurs gens secrètement.
Les
chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,
Furent
étranglés en dormant :
Cela
fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent.
Tout
fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa.
Nous
pouvons conclure de là
Qu
'il faut faire aux méchants guerre continuelle.
La
paix est fort bonne de soi ;
J
'en conviens ; mais de quoi sert-elle
Avec
des ennemis sans foi ?
Les Loups et les Brebis
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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