Poème de Bounabi Akim


Le métèque citoyen de Bounabi Akim

Le Métèque citoyen

 

De la dextre extrême me lasse les recettes.

Vendeurs de Géhenne, fabricants de sornettes,

S’ils ont leur tribune nous nous avons la plume.

De leurs valeurs brunes démontrons les lacunes.

 

Apôtres de malheur aux propos racoleurs,

Ils font que la Raison est l’ennemi du Cœur.

De ces deux camps unis, on perçoit l’horizon,

Ceux de concentration viennent de leur division.

 

Des pièces rapportées ils ne voient pas le beau.

Au loin les renverraient sur de vastes paquebots.

Ils veulent que je détale, ou par mont, ou par val.

Dans mon pays natal, serais-je leur vassal ?

 

Si pour tous ses larrons, gaulois je ne suis pas,

Pour d’autres fanfarons d’origine je n’ai plus.

Si français par mon rang je ne suis pas complet,

La Nature et la Loi font de moi un entier.

 

Si vous êtes bien nés, est-ce votre volonté ?

Naître n’est pas un acte, hors s’il est de papier.

Les pédigrés font tout, sauf l’égalité.

Cette dernière est devise, par deux sœurs encadrée.

 

Penseurs pathétiques ils se disent laïcs,

Mais de la République rêvent pâle réplique.

A leurs nobles ancêtres doivent Constitution,

On ne peut la soumettre ni lui faire d’exception.

 

Envers ces électeurs ne concevons rancœur.

De leur médiocrité seul le prix est élévé.

Ils mènent tristes vies et sont toujours aigris,

Et veulent de leurs échecs que nous fassions habits.

 

Qu’ils mentent sans vergogne, il faut les pardonner,

Quand le souverain est borgne, aveugles sont ses sujets.

S’il y a décadence elle vient des idées rances.

Ma descendance et moi, formons aussi la France.

Chacun n’a pour mémoire que les leçons d’Histoire.

C’est vil reculoir que vouloir la revoir.

A tous ceux qui la nient, réservons le mépris.

L’oubli est un souci quand l’avenir proscrit.

 

Racisme est à l’homme ce que Ver est à la pomme.

Sa méthode est connue compilée dans une Somme.

Si du sang des victimes on écrit l’épilogue,

Combattons de tous temps des bourreaux le prologue.

 

Vos racines sont profondes, est elles courent bien bas,

Les nôtres sont très longues, et se répandent à plat.

Si un jour manque l’onde, symbiose alors verra,

On puisera du monde et qui a soif boira.