Poème joyeux+euse - 9 Poèmes sur joyeux+euse


9 poèmes


Phonétique : joyaux joyeux


Si c'est aimer, Madame, et de jour, et de nuit
Rêver
, songer, penser le moyen de vous plaire,
Oublier
toute chose, et ne vouloir rien faire
Qu'adorer
et servir la beauté qui me nuit :

Si
c'est aimer que de suivre un bonheur qui me fuit,
De
me perdre moi même et d'être solitaire,
Souffrir
beaucoup de mal, beaucoup craindre et me taire,
Pleurer
, crier merci, et m'en voir éconduit :

Si
c'est aimer que de vivre en vous plus qu'en moi même,
Cacher
d'un front joyeux, une langueur extrême,
Sentir
au fond de l'âme un combat inégal,
Chaud
, froid, comme la fièvre amoureuse me traite :

Honteux
, parlant à vous de confesser mon mal !
Si
cela est aimer : furieux je vous aime :
Je
vous aime et sait bien que mon mal est fatal :
Le
coeur le dit assez, mais la langue est muette.


Madrigal
Poèmes de Pierre de Ronsard

Citations de Pierre de Ronsard
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Pour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,
Je
donnerai mes yeux à la femme que j’aime.

Je
lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux :
Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux.

Je
te donnerai mes yeux qui virent tant de choses.
Tant
de couchants et tant de mers et tant de roses.

Ces
yeux, qui furent miens, se posèrent jadis
Sur
le terrible autel de l’antique Eleusis,

Sur
Séville aux beautés pieuses et profanes,
Sur
la lente Arabie avec ses caravanes.

J’ai
vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs
Mortes
, parmi les chants et les lourdes odeurs.

Venise
qui pâlit, Dogaresse mourante,
Et
Florence qui fut la maîtresse de Dante.

J’ai
vu l’Helladepleure un écho de syrinx,
Et
l’Egypte accroupie en face du grand Sphinx,

J’ai
vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,
Ces
lourds vergers qui sont l’orgueil de Mytilène.

J’ai
vu des îles d’or aux temples parfumés,
Et
ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés.

Au
hasard des climats, des courants et des zones,
J’ai
vu la Chine même avec ses faces jaunes…

J’ai
vu les îles d’or où l’air se fait plus doux,
Et
les étangs sacrés près des temples hindous,

Ces
templessurvit l’inutile sagesse…
Je
te donne tout ce que j’ai vu, ma maîtresse !

Je
reviens, t’apportant mes ciels gris ou joyeux.
Toi
que j’aime, voici l’offrande de mes yeux.
L’offrande
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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