Poème phil - 5 Poèmes sur phil


5 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éfaufila éfaufilai éfaufilais éfaufilait éfaufilas éfaufilât éfaufile éfaufilé éfaufilée éfaufilées éfaufiles éfaufilés failla faillai faillais faillait faillas faillât faille faillé faillée faillées failles faillés failli faillis faillit faillît fallait ...


Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô
beauté ? Ton regard, infernal et divin,
Verse
confusément le bienfait et le crime,
Et
l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu
contiens dans ton œil le couchant et l'aurore ;
Tu
répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes
baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui
font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu
du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le
destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu
sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et
tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu
marches sur des morts, beauté, dont tu te moques ;
De
tes bijoux l'horreur n'est pas le moins charmant,
Et
le meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur
ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L
'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite
, flambe et dit : bénissons ce flambeau !
L
'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A
l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que
tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô
beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si
ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D
'un infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De
Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou sirène,
Qu
'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme
, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L
'univers moins hideux et les instants moins lourds ?
Hymne à la beauté
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Autrefois Progné l'hirondelle
De
sa demeure s'écarta,
Et
loin des villes s'emporta
Dans
un bois où chantait la pauvre Philomèle.
" Ma
sœur, lui dit Progné, comment vous portez-vous ?
Voici
tantôt mille ans que l'on ne vous a vue :
Je
ne me souviens point que vous soyez venue,
Depuis
le temps de Thrace, habiter parmi nous.
Dites-moi
, que pensez-vous faire ?
Ne
quitterez-vous point ce séjour solitaire ?
- Ah !
reprit Philomèle, en est-il de plus doux ? "
Progné
lui repartit : " Eh quoi ? cette musique,
Pour
ne chanter qu'aux animaux,
Tout
au plus à quelque rustique ?
Le
désert est-il fait pour des talents si beaux ?
Venez
faire aux cités éclater leurs merveilles.
Aussi
bien, en voyant les bois,
Sans
cesse il vous souvient que Térée autrefois,
Parmi
des demeures pareilles,
Exerça
sa fureur sur vos divins appas.
- Et
c'est le souvenir d'un si cruel outrage
Qui
fait, reprit sa sœur, que je ne vous suis pas :
En
voyant les hommes, hélas !
Il
m'en souvient bien davantage. "
Philomèle et Progné
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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