Poème Illet - 9 Poèmes sur Illet


9 poèmes


Phonétique : il iléal iléale iléales iléus ils ioula ioulai ioulais ioulait ioulas ioulât ioule ioulé ioulée ioulées ioules ioulés iule iules


Alors j'avais quinze ans. Au sein des nuits sans voiles,
Je m'arrêtais pour voir voyager les étoiles
Et contemplais trembler, à l'horizon lointain,
Des flots où leur clarté jouait jusqu'au matin.
Un immense besoin de divine harmonie
M'entraînait malgré moi vers la sphère infinie,
Tant il est vrai qu'ici cet autre astre immortel,
L'âme, gravite aussi vers un centre éternel.

Mais, tandis que la nuit marchait au fond des cieux,
Des pensers me venaient, graves, silencieux,
D'avenir large et beau, de grande destinée,
D'amour à naître encor, de mission donnée,
Vague image, pour moi, pareille aux flots lointains
De la brumenageaient mes regards incertains.
Aujourd'hui tout est su ; la destinée austère
N'a plus devant mes yeux d'ombre ni de mystère,
Et la vie, avant même un lustre révolu,
Garde à peine un feuillet qui n'ait pas été lu.
Humble et fragile enfant, cachant en moi ma flamme,
J'ai tout interrogé dans les choses de l'âme.
L'amour, d'abord. Jamais, le coeur endolori,
Je n'ai dit ce beau nom sans en avoir souri.

Puis j'ai soudé la gloire, autre rêve enchanté,
Dans l'être d'un moment instinct d'éternité !
Mais pour moi sur la terre, où l'âme s'est ternie,
Tout s'imprégnait d'un goût d'amertume infinie.
Alors, vers le Seigneur me retournant d'effroi,
Comme un enfant en pleurs, j'osai crier : « Prends-moi !
Prends-moi, car j'ai besoin, par delà toute chose,
D'un grand et saint espoir où mon coeur se repose,
D'une idée où mon âme, à qui l'avenir ment,
S'enferme et trouve enfin un terme à son tourment. »
Élan mystique
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Des vers, à loi, rimeur intarissable ?
A
toi des vers ? C'est un projet de fou !
C
'est au désert jeter un grain de sable ;
Sur
le rocher c'est poser un caillou.
N
'ai-je pas vu ma muse trop rebelle
A
mes désirs souvent se refuser ?
Or
, pour parler ta langue maternelle,
Il faut improviser.

Improviser
, c'est le premier mérite,
Le
vrai trésor, l'inestimable bien,
En
notre sièclecelui qui fait vite
A
plus de prix que celui qui fait bien.
Heureux
qui sait faire vite et bien faire !
Avec
cet art à tout l'on peut viser.
De
lui naquit ton succès populaire ;
Tu sus l'improviser !

Peu
d'élus ont ce talent en partage.
Ils
l'ignoraient, nos tuteurs des trois jours,
Oui
, de juillet saisissant l'héritage,
Ont
du torrent si bien réglé le cours.
Depuis
qu'ils ont remis tout à sa place,
Si
le pays n'est que plus divisé,
C
'est qu'oubliant le précepte d'Horace,
Ils ont improvisé.

Un
gros banquier qui ne prête qu'à douze,
A
, l'an dernier, serré le doux lien.
Avant
six mois, sa diligente épouse
Donne
à l'Etat un petit citoyen.
Le
financier d'abord éclate et peste ;
Puis
il médite, et bientôt ravisé,
«
Diable, dit-il, ma femme est un peu leste !
Aurais-je improvisé ? »

Si
le secret de ton art poétique
Aux
dieux du monde était du moins livré !
Société
, mœurs, lois et politique,
Tout
a besoin d'être régénéré.
Des
exploitants en vain l'absurde foule
Nous
dit : « Le temps peut seul organiser. »
Badauds, arrière ! autour de vous tout croule.
Il faut improviser.
L'improvisation
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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