Poème de Edgar Marchenoir


Un enfant... de Edgar Marchenoir

A ceux dont le regard plie en suivant des ombres,

Et ils n’entendent, ils ne suivent qu’une voix : celle du nombre,

Et leurs imprudences ne sont plus que souvenirs,

A ceux qui ont fui leurs propres questions, que dire ?

 

« Par-delà songes et poussières des nouveaux temps,

Vois la lumière dans le sourire d’un enfant… »

 

A celui qui poursuit, rempli de désespoir,

Une étoile disparue, perdue dans sa mémoire,

Jetant son âme au ciel pour qu’enfin elle respire,

A celui qui, aujourd‘hui, n’ose plus croire, que dire ?

 

« Comètes et arcs-en-ciel, astres étincelants

Jamais n’éclipseront la joie d’un enfant… »

 

A ceux qui ont abandonné les bruits du monde

Pour qu’à leur prière un dieu peut-être réponde,

Pour trouver force et liberté et ne plus fuir,

A ceux dont l’esprit vole en solitaire, que dire ?

 

« L’éternité que tu cherches au firmament

N’est que le reflet du regard d’un enfant… »

 

A celui qui cherche au-delà de l’horizon,

Une espérance inconnue, de nouvelles questions,

D’autres sommets, d’autres altitudes à gravir,

A celui dont l’effort est l’aliment, que dire ?

 

« N’entrevois-tu pas les défis les plus grands

Briller dans les yeux étonnés d’un enfant ? »

 

A ceux dont le cœur s’est protégé par la force

Et l’ont recouvert d’une imperméable écorce

Où ni sanglot ni larme ne peut s’y assoupir,

A ceux qui sont durs contre leur souffrance, que dire ?

 

« Ose à nouveau pleurer, saigner comme avant

Quand tu tombais du haut de tes jeux d’enfant… »

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