Poème de Patrick Guichard


Une princesse dans le train de Patrick Guichard

Une princesse dans le train...

 

Dans le couloir du train, je voyageais de nuit,

Jeune militaire, je n’attendais rien de ce long voyage, 

 

Et voilà que cette jeune femme est tout à coup apparue,

Une jeune femme pas comme les autres, mystérieuse, elle m’a plu,

 

Mon cœur s’est arrêté quand nos regards se sont croisés,

Un regard si intense et profond qui m’a transpercé,

 

J’ai pu voir dans ses yeux  la terre et les cieux, elle aussi était bouleversée,

Je ne savais plus quoi faire, plus quoi penser, j’étais submergé,

 

Ces yeux bleus ont caressé mon âme et m’a fait chavirer,

Renversé par une vague de mélodie et d’amour,

 

C’était comme si elle et moi, nous nous connaissions depuis toujours,

Ce train était notre lieu de rendez-vous, 

 

J’ai regardé son beau visage et ses longs cheveux soyeux,

Il émanait de sa peau un doux parfum d’été,

 

J’ai respiré son odeur pour en être exalté,

Je suis tombé à la renverse transporté,

 

Elle s’approcha de moi et son corps frôla le mien,

Je ne comprenais plus rien, c’était irréel mais tellement bien,

 

Elle me demande s'il y a de la place dans le compartiment,

D'une voix suave et sensuelle, qui sonne à mes oreilles,

C’est à moi qu’elle s’adresse, je suis électrisé, je crois rêver,

 

Cette jeune femme du train m’a dérouté,

Sur les rails de la passion je me consume,

 

Je l’aide à s’installer en portant sa valise, elle me remercie,

Sa voix résonne encore en moi comme une douce musique,

Je suis séduit,

 

Puis avec grâce elle s'assied, j’ai le souffle coupé,

Tous ces gestes sont si légers,

On dirait un ange descendu du ciel, qui porte la bonne nouvelle,

 

Je n’ose pas rester près d’elle, elle est tellement belle,

Encore plus belle qu’une hirondelle, qui vole dans le ciel,

 

Je repars dans le couloir du train, je ne parviens plus à respirer,

Je ne comprends pas ce qui est en train de m’arriver,

 

Irrésistiblement, je ne peux m’empêcher de la regarder,

Voilà que de nouveau nos regards se croisent,

Mon cœur s’envole, ses yeux sont plongés dans les miens,

Je suis attiré, enchanté,

 

A côté d’elle la place est libre, je m’assoie sans faire de bruit,

Elle s’est endormie, elle est si belle, je retiens mon souffle,

 

Ce train Bordeaux-Paris est devenu féérique, 

Dans notre compartiment il y a un arc en ciel,

Je suis épris de cette jeune femme à la beauté de la nuit, qui m'émerveille, 

 

Je ferme les yeux, je me laisse bercer par le bruit du train qui chante,

Tout mon être est en émoi,

Je prie pour que ce train jamais ne s’arrête,

 

Je pose ma tête doucement sur son épaule,

Les yeux fermés je vis un rêve éveillé,

 

Puis tendrement, elle prend ma main dans la sienne,

Je ne peux plus bouger, je suis paralysé de l’aimer,

 

Nous restons comme ça immobile blottit l’un contre l’autre,

Nous ne pouvons rien y faire, autour de nous plus rien n’a d’importance,

C’est comme ça, il n’y a plus qu’elle et moi au monde,

Je ressens sa chaleur qui m’envahit, je suis conquis,

 

Nous nous sommes regardés et nos yeux scintillent du désir de l’autre,

Résister au supplice de succomber, nous étions sur un nuage de volupté,

 

J’avais follement envie de l’embrasser, elle aussi,

Elle m’a enlacé, assis entremêlés, ma tête reposée sur son épaule si douce,

Je suis subjugué,

 

J’entends mon cœur battre affolé au même rythme que le sien,

Je sais que c’est avec elle que je veux vivre pour l’éternité,

C’est notre destinée, 

 

Je me réveille, je suis tout contre elle, avec sa main dans la mienne,

Nous sommes restés ainsi toute la nuit, aimantés,

Je suis fasciné,

 

Le jour c’est levé, la lumière est entrée,

Elle illumine son beau visage, sa silhouette élancée et ses yeux de toutes beautés,

Elle est encore plus belle que ce que j’avais imaginé,

 

Le train c’est arrêté, à Paris nous sommes arrivés,

Je prends sa valise et nous marchons ensemble, jusqu'au métro,

Elle me dit alors qu’elle doit prendre une correspondance,

Elle habite dans le Nord, elle a le cœur si chaud,

 

Elle écrit sur un bout de papier son prénom et son téléphone,

Je lui dis à mon tour comment je m’appelle,

Elle me regarde alors avec ses grands yeux bleus,

Elle me dit j'ai 19 ans, je lui réponds moi aussi,

 

Nos mains ne peuvent plus se détacher, on n’arrive plus à se séparer,

Nos deux cœurs sont à jamais liés,

 

Elle me supplie de lui téléphoner, pour continuer ce merveilleux voyage,

Au pays des amoureux,

 

Debout sur le quai je suis attristé, je la regarde s’éloigner, je suis dévasté,

Elle se retourne une dernière fois, elle recherche mon regard, nous sommes déchirés,

Elle me voit encore au loin, elle lève la main et je lui crie au revoir,

Bientôt je te rappellerai, j’ai son numéro,

 

Cet amour est si fort entre elle et moi, que rien ne pourra le détruire,

Un amour éternel malgré le temps et les années,

 

Elle n’est plus un mystère, juste pour moi elle s’est dévoilée,

Et nos âmes ont fusionné pour toujours nous aimer,

 

Même loin l'un de l'autre, nous sommes pourtant si proche,

Chaque jour qui passe nous ne faisons plus qu'un,

Je ne me lasse pas de toi, nous nous appartenons,

Et chaque nuit je l'attends pour rêver d'elle,

 

Ma princesse du train m'a retrouvé, pour ne plus jamais se quitter,

C'est comme dans un conte de fée,

 

Je rêve d'un jour ou je pourrais, la prendre dans mes bras ,

l'embrasser tendrement, sur ces lèvres parfumées,

 

Nos corps enlacés l'un contre l'autre, qui dansent dans la nuit infinie,

De nos baisers enflammés qui nous pénètrent,

Dans la béatitude nous volerons ensemble jusqu'au Paradis...