Poème hoquet - 2 Poèmes sur hoquet


2 poèmes


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Tout est affaire de décor
Changer
de lit changer de corps
À
quoi bon puisque c'est encore
Moi
qui moi-même me trahis
Moi
qui me traîne et m'éparpille
Et
mon ombre se déshabille
Dans
les bras semblables des filles
j'ai cru trouver un pays.

Coeur
léger coeur changeant coeur lourd
Le
temps de rêver est bien court
Que
faut-il faire de mes jours
Que
faut-il faire de mes nuits
Je
n'avais amour ni demeure
Nulle
part où je vive ou meure
Je
passais comme la rumeur
Je
m'endormais comme le bruit.

C'était
un temps déraisonnable
On
avait mis les morts à table
On
faisait des châteaux de sable
On
prenait les loups pour des chiens
Tout
changeait de pôle et d'épaule
La
pièce était-elle ou non drôle
Moi
si j'y tenais mal mon rôle
C'était
de n'y comprendre rien

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent

Dans
le quartier Hohenzollern
Entre
La Sarre et les casernes
Comme
les fleurs de la luzerne
Fleurissaient
les seins de Lola
Elle
avait un coeur d'hirondelle
Sur
le canapé du bordel
Je
venais m'allonger près d'elle
Dans
les hoquets du pianola.

Le
ciel était gris de nuages
Il
y volait des oies sauvages
Qui
criaient la mort au passage
Au-dessus
des maisons des quais
Je
les voyais par la fenêtre
Leur
chant triste entrait dans mon être
Et
je croyais y reconnaître
Du
Rainer Maria Rilke.

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent.

Elle
était brune elle était blanche
Ses
cheveux tombaient sur ses hanches
Et
la semaine et le dimanche
Elle
ouvrait à tous ses bras nus
Elle
avait des yeux de faïence
Elle
travaillait avec vaillance
Pour
un artilleur de Mayence
Qui
n'en est jamais revenu.

Il
est d'autres soldats en ville
Et
la nuit montent les civils
Remets
du rimmel à tes cils
Lola
qui t'en iras bientôt
Encore
un verre de liqueur
Ce
fut en avril à cinq heures
Au
petit jour que dans ton coeur
Un
dragon plongea son couteau

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent.


Est-ce ainsi que les hommes vivent
Poèmes de Louis Aragon

Citations de Louis Aragon
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Un loup, qui commençait d'avoir petite part
Aux
brebis de son voisinage,
Crut
qu'il fallait s'aider de la peau du renard,
Et
faire un nouveau personnage.
Il
s'habille en berger, endosse un hoqueton,
Fait
sa houlette d'un bâton,
Sans
oublier la cornemuse.
Pour
pousser jusqu'au bout la ruse,
Il
aurait volontiers écrit sur son chapeau :
" C
'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau. "
Sa
personne étant ainsi faite,
Et
ses pieds de devant posés sur sa houlette,
Guillot
le sycophante approche doucement.
Guillot
, le vrai Guillot, étendu sur l'herbette,
Dormait
alors profondément ;
Son
chien dormait aussi, comme aussi sa musette :
La
plupart des brebis dormaient pareillement.
L
'hypocrite les laissa faire ;
Et
pour pouvoir mener vers son fort les brebis,
Il
voulut ajouter la parole aux habits,
Chose
qu'il croyait nécessaire.
Mais
cela gâta son affaire :
Il
ne put du pasteur contrefaire la voix.
Le
ton dont il parla fit retentir les bois,
Et
découvrit tout le mystère.
Chacun
se réveille à ce son,
Les
brebis, le chien, le garçon.
Le
pauvre loup, dans cet esclandre,
Empêché
par son hoqueton,
Ne
put ni fuir ni se défendre.
Toujours
par quelque endroit fourbes se laissent prendre
Quiconque
est loup agisse en loup :
C
'est le plus certain de beaucoup.
Le Loup devenu Berger
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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