Poème amoureux+mais - 8 Poèmes sur amoureux+mais


8 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : amiraux amoraux amoureux huméraux humoraux âme âmes ème émet émeu émeus émeut émia émiai émiais émiait émiâmes émias émiât émie émié émiée émiées émies émiés émîmes émis émit émît ...


Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô
beauté ? Ton regard, infernal et divin,
Verse
confusément le bienfait et le crime,
Et
l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu
contiens dans ton œil le couchant et l'aurore ;
Tu
répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes
baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui
font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu
du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le
destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu
sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et
tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu
marches sur des morts, beauté, dont tu te moques ;
De
tes bijoux l'horreur n'est pas le moins charmant,
Et
le meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur
ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L
'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite
, flambe et dit : bénissons ce flambeau !
L
'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A
l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que
tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô
beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si
ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D
'un infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De
Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou sirène,
Qu
'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme
, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L
'univers moins hideux et les instants moins lourds ?
Hymne à la beauté
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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POUR M. LE DUC DE LA ROCHEFOUCAULD

Un
homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde :
Il accusait toujours les miroirs d'être faux,
Vivant plus que content dans une erreur profonde.
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les conseillers muets dont se servent nos dames :
Miroirs dans les logis, miroirs chez les marchands,
Miroirs aux poches des galands,
Miroirs aux ceintures des femmes.
Que fait notre Narcisse ? Il se va confiner
Aux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginer,
N'osant plus des miroirs éprouver l'aventure.
Mais un canal, formé par une source pure,
Se trouve en ces lieux écartés :
Il s'y voit, il se fâche ; et ses yeux irrités
Pensent apercevoir une chimère vaine.
Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette eau ;
Mais quoi ? le canal est si beau
Qu'il ne le quitte qu'avec peine.

On
voit bien où je veux venir.
Je parle à tous ; et cette erreur extrême
Est un mal que chacun se plaît d'entretenir.
Notre âme, c'est cet homme amoureux de lui-même ;

Tant
de miroirs, ce sont les sottises d'autrui,
Miroirs, de nos défauts les peintres légitimes ;
Et quant au canal, c'est celui
Que chacun sait, le livre des Maximes.
L' homme et son image
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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