Poème notre+visage - 6 Poèmes sur notre+visage


6 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : naîtra naîtrai naîtrais naîtrait naîtras naître Nanterre nantir nantira nantirai nantirais nantirait nantiras natatoire natatoires natter nattera natterai natterais natterait natteras nattier nattière nattières nattiers nature natures nettoiera nettoierai ...


Il n'est pas vrai qu'on soit orgueilleux d'aimer tant,
Et
que d'un oeil d'aigle on regarde
Les
passants affairés, indifférents, contents,
Noyés
de lumière blafarde.

Il
n'est pas vrai qu'un grave et poignardant amour
Isole
noblement le rêve;
Nul
ne dit les combats dont l'assaille sans trêve
Le
désir, conflit sombre et sourd !

Il
n'est pas vrai que l'âme altière et transportée
Bénisse
son cruel fardeau.
Même
si l'on paraît éblouie et hantée,
L
'on ne vit qu'en courbant le dos.

Comment
se réjouir d'avoir livré sa chance
À
l'étranger vague et secret
Qui
, selon sa rieuse ou grave nonchalance,
Nous
emmêle à son sort distrait ?
-
Ah! pouvoir n'aimer pas celui qu'on aime ! N'être
Pas
l'esclave d'un beau vivant !
Vivre
libre, espérer, choisir, vouloir, connaître !
Fendre
l'azur comme le vent !

Ne
pas être liée avec de durs cordages,
Secs
et fermés comme des poings,
Au
charme inévitable et fortuit d'un visage,
Qu
'on eût pu ne rencontrer point !

N
'avoir pas transféré sa digne solitude,
Unique
et nombreuse à la fois,
Dans
un corps dont les yeux, la voix, la lassitude
Semblent
sacrés ou bien narquois !

Ne
pas être obligée à constater sans cesse
Que
rien ne nous est plus soumis,
Et
que, ne nous laissant qu'une atroce paresse,
Notre
coeur bat dans l'ennemi !...
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 813 votes


Tout ce que nous aimons est déjà sous la terre,
Un
éphémère effort conduit encor nos jours,
Mais
, déçue à jamais par l'ingrate atmosphère,
Pour
mon regard il n'est de loi ni de mystère;

Peut-être
êtes-vous là, pourtant, tenace Amour ?

Tout
rêve et tout espoir s'écroulent dans des tombes;
Toute
animation s'affaisse dans le sol;
-
Printemps passionné, caresses des colombes
, Tendre essor des parfums, appel du rossignol,

Incoercible
élan d'un visage vers l'autre,
Chaude
haleine créant un humain paradis,
Sainte
présomption d'être ces deux apôtres
Graves
, dont l'un s'abreuve à ce que l'autre dit,
Terrible
instinct d'amour qui combattez le nôtre,
Quand
l'immense douleur nous a tout interdit,

Malgré
votre besoin de prolonger la race
Vous
n'êtes qu'un instant vifs au-dessus des morts;
Vous
usez chaque jour les âmes et les corps,
Rien
de tout ce qui vit ne laissera de traces;

-
Mais alors vous venez sourdement vous poser
Comme
un ordre pressant sur la plus triste face :

Méprisable
et divin miracle du baiser !
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 701 votes