Poème meme+feuille - 4 Poèmes sur meme+feuille


4 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : âme âmes ème émet émeu émeus émeut émia émiai émiais émiait émiâmes émias émiât émie émié émiée émiées émies émiés émîmes émis émit émît émoi émois émou émoud émous ...


Alors j'avais quinze ans. Au sein des nuits sans voiles,
Je m'arrêtais pour voir voyager les étoiles
Et contemplais trembler, à l'horizon lointain,
Des flots où leur clarté jouait jusqu'au matin.
Un immense besoin de divine harmonie
M'entraînait malgré moi vers la sphère infinie,
Tant il est vrai qu'ici cet autre astre immortel,
L'âme, gravite aussi vers un centre éternel.

Mais, tandis que la nuit marchait au fond des cieux,
Des pensers me venaient, graves, silencieux,
D'avenir large et beau, de grande destinée,
D'amour à naître encor, de mission donnée,
Vague image, pour moi, pareille aux flots lointains
De la brumenageaient mes regards incertains.
Aujourd'hui tout est su ; la destinée austère
N'a plus devant mes yeux d'ombre ni de mystère,
Et la vie, avant même un lustre révolu,
Garde à peine un feuillet qui n'ait pas été lu.
Humble et fragile enfant, cachant en moi ma flamme,
J'ai tout interrogé dans les choses de l'âme.
L'amour, d'abord. Jamais, le coeur endolori,
Je n'ai dit ce beau nom sans en avoir souri.

Puis j'ai soudé la gloire, autre rêve enchanté,
Dans l'être d'un moment instinct d'éternité !
Mais pour moi sur la terre, où l'âme s'est ternie,
Tout s'imprégnait d'un goût d'amertume infinie.
Alors, vers le Seigneur me retournant d'effroi,
Comme un enfant en pleurs, j'osai crier : « Prends-moi !
Prends-moi, car j'ai besoin, par delà toute chose,
D'un grand et saint espoir où mon coeur se repose,
D'une idée où mon âme, à qui l'avenir ment,
S'enferme et trouve enfin un terme à son tourment. »
Élan mystique
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Une princesse, au fond des bois,
A dormi cent ans autrefois,
Oui, cent beaux ans, tout d'une traite.
L'enfant, dans sa fraîche retraite,
Laissait courir le temps léger.
Tout sommeillait à l'entour d'elle :
La brise n'eût pas de son aile
Fait la moindre feuille bouger ;
Le flot dormait sur le rivage ;
L'oiseau, perdu dans le feuillage,
Était sans voix et sans ébats ;
Sur sa tige fragile et verte
La rose restait entr'ouverte :
Cent printemps ne l'effeuillaient pas !
Le charme eût duré, je m'assure,
À jamais, sans le fils du roi.
Il pénétra dans cet endroit,
Et découvrit par aventure
Le trésor que Dieu lui gardait.
Un baiser, bien vite, il dépose
Sur la bouche qui, demi-close,
Depuis un siècle l'attendait.
La dame, confuse et vermeille,
À cet inconnu qui l'éveille
Sourit dans son étonnement.
Ô surprise toujours la même !
Sourire ému ! Baiser charmant !
L'amour est l'éveilleur suprême,
L'âme, la Belle au bois dormant.
La Belle au Bois dormant
Poèmes de Louise Ackermann

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