Poème : Antoine et Cléopâtre


1 poème


Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,
L’Égypte
s’endormir sous un ciel étouffant
Et
le Fleuve, à travers le Delta noir qu’il fend,
Vers
Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse.

Et
le Romain sentait sous la lourde cuirasse,
Soldat
captif berçant le sommeil d’un enfant,
Ployer
et défaillir sur son cœur triomphant
Le
corps voluptueux que son étreinte embrasse.

Tournant
sa tête pâle entre ses cheveux bruns
Vers
celui qu’enivraient d’invincibles parfums,
Elle
tendit sa bouche et ses prunelles claires ;

Et
sur elle courbé, l’ardent Imperator
Vit
dans ses larges yeux étoilés de points d’or
Toute
une mer immensefuyaient des galères.
Antoine et Cléopâtre
Poèmes de José Maria de Heredia

Citations de José Maria de Heredia
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