Poème enfer+femme - 8 Poèmes sur enfer+femme


8 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : enfarina enfarinai enfarinaient enfarinais enfarinait enfarinâmes enfarinant enfarinas enfarinasse enfarinassent enfarinasses enfarinassiez enfarinassions enfarinât enfarinâtes enfarine enfariné enfarinée enfarinées enfarinent enfariner enfarinera enfarinerai enfarineraient enfarinerais enfarinerait enfarineras enfarinèrent enfarinerez ...


Quels secrets dans son coeur brûle ma jeune amie,
Ame
par le doux masque aspirant une fleur ?
De
quels vains aliments sa naïve chaleur
Fait
ce rayonnement d'une femme endormie ?

Souffle
, songes, silence, invincible accalmie,
Tu
triomphes, ô paix plus puissante qu'un pleur,
Quand
de ce plein sommeil l'onde grave et l'ampleur
Conspirent
sur le sein d'une telle ennemie.

Dormeuse
, amas doré d'ombres et d'abandons,
Ton
repos redoutable est chargé de tels dons,
Ô
biche avec langueur longue auprès d'une grappe,

Que
malgré l'âme absente, occupée aux enfers,
Ta
forme au ventre pur qu'un bras fluide drape,
Veille
; ta forme veille, et mes yeux sont ouverts.
La Dormeuse
Poèmes de Paul Valéry

Citations de Paul Valéry
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Tu me comprends : je suis un être médiocre,
Ni bon, ni très mauvais, paisible, un peu sournois.
Je hais les lourds parfums et les éclats de voix,
Et le gris m’est plus cher que l’écarlate ou l’ocre.

J’aime le jour mourant qui s’éteint par degrés,
Le feu, l’intimité claustrale d’une chambre
Où les lampes, voilant leurs transparences d’ambre,
Rougissent le vieux bronze et bleuissent le grès.

Les yeux sur le tapis plus lisse que le sable,
J’évoque indolemment les rives aux poid d’or
Où la carté des beaux autrefois flotte encor…
Et cependant je suis une grande coupable.

Vois : j’ai l’âge où la vierge abandonne sa main
À l’homme que sa faiblesse cherche et redoute,
Et je n’ai point choisi de compagnon de route,
Parce que tu parus au tournant du chemin.

L’hyacinthe saignait sur les rouges collines,
Tu rêvais et l’Eros marchait à ton côté…
Je suis femme, je n’ai point droit à la beauté.
On m’avait condamnée aux laideurs masculines.

Et j’eus l’inexcusable audace de vouloir
Le sororal amour fait des blancheurs légères,
Le pas furtif qui ne meurtrit point les fougères
Et la voix douce qui vient s’allier au soir.

On m’avait interdit tes cheveux, tes prunelles,
Parce que tes cheveux sont longs et pleins d’odeurs
Et parce que tes yeux ont d’étranges ardeurs.
Et se troublent ainsi que les ondes rebelles.

On m’a montrée du doigt en un geste irrité,
Parce que mon regard cherchait ton regard tendre…
En nous voyant passe, nul n’a voulu comprendre
Que je t’avais choisie avec simplicité.

Considère la loi vile que je transgresse
Et juge mon amour, qui ne sait point le mal,
Aussi candide, aussi nécessaire et fatal
Que le désir qui joint l’amant à la maîtresse.

On n’a point lu combien mon regard était clair
Sur le chemin où me conduit ma destinée,
Et l’on a dit : "Quelle est cette femme damnée
Que ronge sourdement la flamme de l’enfer ?

Laissons-les au souci de leur morale impure,
Et songeons que l’aurore a des blondeurs de miel,
Que le jour sans aigreur et que la nuit sans fiel
Viennent, tels des amis dont la bonté rassure…

Nous irons voir le clair d’étoiles sur les monts…
Que nous importe, à nous, le jugement des hommes ?
Et qu’avons-nous à redouter, puisque nous sommes
Pures devant la vie et que nous nous aimons ?…
Paroles à l’Amie
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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