Poème rien+serai - 14 Poèmes sur rien+serai


14 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éraient éraieraient éraierions éraierons éraieront éreinté érine érines héroïne héroïnes héron héronneau hérons raient raieraient raierions raierons raieront raina rainai rainaient rainais rainait rainant rainas rainât raine rainé rainée ...


Serait-ce un autre coeur que la Nature donne
À ceux qu'elle préfère et destine à vieillir,
Un coeur calme et glacé que toute ivresse étonne,
Qui ne saurait aimer et ne veut pas souffrir ?

Ah ! qu'il ressemble peu, dans son repos tranquille,
À ce coeur d'autrefois qui s'agitait si fort !
Coeur enivré d'amour, impatient, mobile,
Au-devant des douleurs courant avec transport.

Il ne reste plus rien de cet ancien nous-mêmes ;
Sans pitié ni remords le Temps nous l'a soustrait.
L'astre des jours éteints, cachant ses rayons blêmes,
Dans l'ombre qui l'attend se plonge et disparaît.

À l'horizon changeant montent d'autres étoiles.
Cependant, cher Passé, quelquefois un instant
La main du Souvenir écarte tes longs voiles,
Et nous pleurons encore en te reconnaissant.
Un autre coeur
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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En ces temps merveilleux où la théologie
Fleurit
avec le plus de sève et d'énergie,
On
raconte qu'un jour un docteur des plus grands,
Après
avoir forcé les cœurs indifférents ;
Les
avoir remués dans leurs profondeurs noires ;
-
Après avoir franchi vers les célestes gloires
Des
chemins singuliers à lui-même inconnus,
les purs esprits seuls peut-être étaient venus, -
-
Comme un homme monté trop haut, pris de panique,
S
'écria, transporté d'un orgueil satanique :
Jésus
, petit Jésus ! Je t'ai poussé bien haut !
Mais
, si j'avais voulu t'attaquer au défaut
De
l'armure, ta honte égalerait ta gloire,
Et
tu ne serais plus qu'un fœtus dérisoire !

Immédiatement
sa raison s'en alla.
L
'éclat de ce soleil d'un crêpe se voila ;
Tout
le chaos roula dans cette intelligence,
Temple
autrefois vivant, plein d'ordre et d'opulence,
Sous
les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le
silence et la nuit s'installèrent en lui,
Comme
dans un caveau dont la clef est perdue.
Dès
lors il fut semblable aux bêtes de la rue,
Et
, quand il s'en allait sans rien voir, à travers
Les
champs, sans distinguer les étés des hivers,
Sale
inutile et laid comme une chose usée,
Il
faisait des enfants la joie et la risée.
Châtiment de l'orgueil
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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