Poème pays+voila - 4 Poèmes sur pays+voila


4 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : papaye papayes paya payai payais payait payas payât paye payé payée payées payes payés pays puy puys évalua évaluai évaluais évaluait évaluas évaluât évalue évalué évaluée évaluées évalues évalués ...


Tandis que je parlais le langage des vers
Elle
s'est doucement tendrement endormie
Comme
une maison d'ombre au creux de notre vie
Une
lampe baissée au coeur des myrtes verts

Sa
joue a retrouvé le printemps du repos
O
corps sans poids pose dans un songe de toile
Ciel
formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un
jeune sang l'habite au couvert de sa peau

La
voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu
sait obéissant à quels lointains signaux
Et
c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle
a rejoint la nuit dans ses bras adorables

Je
vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle
reste pareille aux marches du silence
Qui
m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans
ce pays secret à mes pas interdit

Je
te supplie amour au nom de nous ensemble
De
ma suppliciante et folle jalousie
Ne
t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je
suis auprès de toi comme un saule qui tremble

J'ai
peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je
me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
Amour
arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi
ta conscience et mon mal merveilleux


Elsa
Poèmes de Louis Aragon

Citations de Louis Aragon
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vais-je ?suis-je ?
Classiques français

I

Je
jure devant Dieu que mon unique envie
Etait
de raconter une histoire suivie.
Le
sujet de ce conte avait quelque douceur,
Et
mon héros peut-être eût su plaire au lecteur.
J
'ai laissé s'envoler ma plume avec sa vie,
En
voulant prendre au vol les rêves de son cœur.

 

II

Je
reconnais bien là ma tactique admirable.
Dans
tout ce que je fais j'ai la triple vertu
D
'être à la fois trop court, trop long, et décousu.
Le
poème et le plan, les héros et la fable,
Tout
s'en va de travers, comme sur une table
Un
plat cuit d'un côté, pendant que l'autre est cru.
 

III


Le
théâtre à coup sûr n'était pas mon affaire.
Je
vous demande un peu quel métier j'y ferais,
Et
de quelle façon je m'y hasarderais,
Quand
j'y vois trébucher ceux qui, dans la carrière
Debout
depuis vingt ans sur leur pensée altière,
Du
pied de leurs coursiers ne doutèrent jamais.
 

IV

Mes
amis à présent me conseillent d'en rire,

De
couper sous l'archet les cordes de ma lyre,
Et
de remettre au vert Hassan et Namouna.
Mais
j'ai dit que l'histoire existait, — la voilà.
Puisqu
'en son temps et lieu je n'ai pas pu l'écrire,
Je
vais la raconter ; l'écrira qui voudra.
 

V

Un
jeune musulman avait donc la manie
D
'acheter aux bazars deux esclaves par mois.

L
'une et l'autre à son lit ne touchait que trois fois.
Le
quatrième jour, l'une et l'autre bannie,
Libre
de toute chaîne, et la bourse garnie,
Laissait
la porte ouverte à quelque nouveau choix.
 

VI

Il
se trouva du nombre une petite fille
Enlevée
à Cadix chez un riche marchand.
Un
vieux pirate grec l'avait trouvé gentille,

Et
, comme il connaissait quelqu'un de sa famille,
La
voyant au logis toute seule en passant,
Il
l'avait à son brick emportée en causant.
 

 

VTII

Hassan
toute sa vie aima les Espagnoles.
Celle
ci l'enchanta, — si bien qu'en la quittant,
Il
lui donna lui-même un sac plein de pistoles,
Par-dessus
le marché quelques douces paroles,

Et
voulut la conduire à bord d'un bâtiment
Qui
pour son cher pays partait par un bon vent.
 

VIII

Mais
la pauvre Espagnole au cœur était blessée.
Elle
le laissait faire et n'y comprenait rien,
Sinon
qu'Île était bale, et qu'elle l'aimait bien.
Elle
lui répondit : Pourquoi m'as-tu chassée ?

Si
je te déplaisais, que ne m'as-tu laissée ?
N
'as-tu rien dans le cœur de m'avoir pris le mien ?
 

IX

Elle
s'en fut au port, et s'assit en silence,
Tenant
son petit sac, et n'osant murmurer.
Mais
quand elle sentit sur cette mer immense
Le
vaisseau s'émouvoir et les vents soupirer,

Le
cœur lui défaillit, et perdant l'espérance,
Elle
baissa son voile et se prit à pleurer.
 

X

Il
arriva qu'alors six jeunes Africaines
Entraient
dans un bazar, les bras chargés de chaînes.
Sur
les tapis de soie un vieux juif étalait
Ces
beaux poissons dorés, pris d'un coup de filet.
La
foule trépignait, les cages étaient pleines,

Et
la chair marchandée au soleil se tordait.
 

XI

Par
un double hasard Hassan vint à paraître.
Namouna
se leva, s'en fut trouver le vieux :
Je suis blonde, dit-elle, et je pourrais peut-être
Me
vendre un peu plus cher avec de faux cheveux
Mais
je ne voudrais pas qu'on pût me reconnaître.
Peignez-moi
les sourcils, le visage et les yeux.

 

XII

Alors
, comme autrefois Constance pour Camille,
Elle
prit son poignard et coupa ses habits.
Vendez-moi maintenant, dit-elle, et, pour le prix,
Nous
n'en parlerons pas. Ainsi la pauvre fille
Vint
reprendre sa chaîne aux barreaux d'une grille,
Et
rapporter son cœur aux yeux qui l'avaient pris
 

XIII


Je
vous dirais qu'Hassan racheta Namouna
Qu
'au lit de son amant le juif la ramena ;
Qu
'on reconnut trop tard cette tête adorée ;
Et
cette douce nuit qu'elle avait espérée,
Que
pour prix de ses maux le ciel la lui donna.
 

XIV

Je
vous dirai surtout qu'Hassan dans cette affaire

Sentit
que tôt ou tard la femme avait son tour,
Et
que l'amour de soi ne vaut pas l'autre amour.
Mais
le hasard peut tout, — et ce qu'on lui voit faire
Nous
a souvent appris que le bonheur sur terre
Peut
n'avoir qu'une nuit, comme la gloire un jour.
Namouna - Chant troisième
Poèmes de Alfred de Musset

Citations de Alfred de Musset
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