Poème alors - 29 Poèmes sur alors


29 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : ailier ailiers ailler aillera aillerai aillerais aillerait ailleras ailleurs alaire alaires alerté aller allers Allier allier alliera allierai allierais allierait allieras allouer allouera allouerai allouerais allouerait alloueras allure alluré ...


La mouche et la fourmi contestaient de leur prix :
" O
Jupiter ! dit la première,
Faut-il
que l'amour-propre aveugle les esprits
D
'une si terrible manière,
Qu
'un vil et rampant animal

A
la fille de l'air ose se dire égal !
Je
hante les palais, je m'assieds à ta table :
Si
l'on t'immole un bœuf, j'en goûte devant toi ;
Pendant
que celle-ci, chétive et misérable,
Vie
trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi.
Mais
, ma mignonne, dites-moi,
Vous
campez-vous jamais sur la tête d'un roi,

D
'un empereur, ou d'une belle ?
Je
rehausse d'un teint la blancheur naturelle ;
Et
la dernière main que met à sa beauté
Une
femme allant en conquête,
C
'est un ajustement des mouches emprunté.
Puis
allez-moi rompre la tête
De
vos greniers ! - Avez-vous dit ?

Lui
répliqua la ménagère.
Vous
hantez les palais ; mais on vous y maudit.
Et
quant à goûter la première
De
ce qu'on sert devant les dieux,
Croyez-vous
qu'il en vaille mieux ?
Si
vous entrez partout, aussi font les profanes.
Sur
la tête des rois et sur celle des ânes
Vous
allez vous planter, je n'en disconviens pas ;

Et
je sais que d'un prompt trépas
Cette
importunité bien souvent est punie.
Certain
ajustement, dites-vous, rend jolie ;
J
'en conviens ; il est noir ainsi que vous et moi.
Je
veux qu'il ait nom mouche : est-ce un sujet pourquoi
Vous
fassiez sonner vos mérites ?

Nomme-t-on
pas aussi mouches les parasites ?
Cessez
donc de tenir un langage si vain :
N
'ayez plus ces hautes pensées.
Les
mouches de cour sont chassées ;
Les
mouchards sont pendus ; et vous mourrez de faim,
De
froid, de langueur, de misère,
Quand
Phébus régnera sur un autre hémisphère,

Alors
je jouirai du fruit de mes travaux :
Je
n'irai, par monts ni par vaux,
M
'exposer au vent, à la pluie ;
Je
vivrai sans mélancolie :
Le
soin que j'aurai pris de soin m'exemptera.
Je
vous enseignerai par là.
Ce
que c'est qu'une fausse ou véritable gloire.
Adieu
je perds le temps ; laissez-moi travailler ;
Ni
mon grenier, ni mon armoire,
Ne
se remplit à babiller. "
La Mouche et la Fourmi
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Un loup, qui commençait d'avoir petite part
Aux
brebis de son voisinage,
Crut
qu'il fallait s'aider de la peau du renard,
Et
faire un nouveau personnage.
Il
s'habille en berger, endosse un hoqueton,
Fait
sa houlette d'un bâton,
Sans
oublier la cornemuse.
Pour
pousser jusqu'au bout la ruse,
Il
aurait volontiers écrit sur son chapeau :
" C
'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau. "
Sa
personne étant ainsi faite,
Et
ses pieds de devant posés sur sa houlette,
Guillot
le sycophante approche doucement.
Guillot
, le vrai Guillot, étendu sur l'herbette,
Dormait
alors profondément ;
Son
chien dormait aussi, comme aussi sa musette :
La
plupart des brebis dormaient pareillement.
L
'hypocrite les laissa faire ;
Et
pour pouvoir mener vers son fort les brebis,
Il
voulut ajouter la parole aux habits,
Chose
qu'il croyait nécessaire.
Mais
cela gâta son affaire :
Il
ne put du pasteur contrefaire la voix.
Le
ton dont il parla fit retentir les bois,
Et
découvrit tout le mystère.
Chacun
se réveille à ce son,
Les
brebis, le chien, le garçon.
Le
pauvre loup, dans cet esclandre,
Empêché
par son hoqueton,
Ne
put ni fuir ni se défendre.
Toujours
par quelque endroit fourbes se laissent prendre
Quiconque
est loup agisse en loup :
C
'est le plus certain de beaucoup.
Le Loup devenu Berger
Poèmes de Jean de La Fontaine

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