Poème aurore+repands - 2 Poèmes sur aurore+repands


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : aéra aérai aérais aérait aéras aérât aère aéré aérée aérées aérer aérera aérerai aérerais aérerait aéreras aères aérés aheurté ahuri ahurie ahuries ahurir ahurira ahurirai ahurirais ahurirait ahuriras ahuris ...


Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô
beauté ? Ton regard, infernal et divin,
Verse
confusément le bienfait et le crime,
Et
l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu
contiens dans ton œil le couchant et l'aurore ;
Tu
répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes
baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui
font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu
du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le
destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu
sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et
tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu
marches sur des morts, beauté, dont tu te moques ;
De
tes bijoux l'horreur n'est pas le moins charmant,
Et
le meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur
ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L
'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite
, flambe et dit : bénissons ce flambeau !
L
'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A
l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que
tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô
beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si
ton œil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D
'un infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De
Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou sirène,
Qu
'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme
, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L
'univers moins hideux et les instants moins lourds ?
Hymne à la beauté
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Répands sur mon front d’insomnie
Tes
cheveux d’aurore et de joie,
O
toi, ma tendresse infinie,
Avril
, mon printemps, mon amour !

Quoi
de plus tendre et de plus beau
Que
de voir, miracle suprême !
Des
roses naître du tombeau !
Cela
s’est fait, puisque je t’aime.

Dans
mon âme, où l’angoisse est morte,
Le
souvenir est effacé…
Donne-moi
tes lèvres ! qu’importe
La
douleur que fut le passé !

L’oubli
me sourit dans tes yeux
Et
je dis à la vie en larmes
Un
grand hommage silencieux
Car
elle a de suprêmes charmes.

Car
j’ai, dans ma pauvre existence,
Parmi
les jours où j’ai pleuré,
Quelque
chose de doux, d’immense,
De
lumineux et de sacré !

C’est
pour cela que je bénis
Non
seulement toi, ma très blonde,
Mais
aussi les temps infinis,
L’espace
et les cieux et le monde !

J’ai
compris quelle aube suprême
Se
lève sur le grand néant,
Et
qu’on espère, et que l’on aime
Et
que l’on meurt en souriant !
À mon Avril
Poèmes de Renée Vivien

Citations de Renée Vivien
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