Poème encore+soit - 11 Poèmes sur encore+soit


11 poèmes


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Sans feu Paris ne peut plus vivre ;
Il
court, tout crispé de frissons,
Secouant
sa barbe de givre
Et
son lourd manteau de glaçons.
Sous
la laine où le vent pénètre,
Chaque
nez rouge que l'on voit
Dit
encore mieux qu'un thermomètre :
Quel froid ! Quel froid !

Dans
sa mansarde crevassée,
Ouverte
aux injures du temps,
Le
pauvre sous la paille usée
Cache
ses membres grelottants.
Trop
faible, en vain sa voix appelle
Le
pain qui manque... A son vieux toit
Un
seul hôte reste fidèle :
Le froid ! Le froid !

Le
monarque, en dix-huit cent trente,
Sur
ses pas amassait toujours
La
foule enthousiaste, ardente,
Sous
le chaud soleil des trois jours.
Mais
quand sur le quai la cour passe,
Aujourd
'hui, Seine et peuple, on voit
Tout
immobile, tout de glace...
Quel froid ! Quel froid !

Toujours
la gauche dynastique,
Eprise
de programmes creux,
Poursuit
sa futile tactique
De
demi-pas, de demi-vœux.
Son
éloquence en vain s'agite
Et
tourne dans un cercle étroit ;
Le
peuple dit en passant vile :
C'est froid ! C'est froid !

Chaque
matin, près de Lisette,
Mon
voisin, adroit séducteur,
Sans
feu, dans une humble chambrette
De
sa flamme exprime l'ardeur.
Mais
lorsqu'après l'amour en fraude,
L
'amour conjugal le reçoit,
Quoique
la chambre soit bien chaude,
Quel froid ! Quel froid !

En
dépit des calorifères,
Le
froid pénètre un peu partout,
Dans
les salons des ministères,
Et
même dans plus d'un grand raout.
A
l'Institut où l'on sommeille,
Aux
Cours où sans peine on s’assoit,
Aux
Français où l'art se réveille,
Quel froid ! Quel froid !

Mais
je sens, malgré ma douillette,
Qu
'en mon corps le froid s'est glissé,
Car
le feu sacré du poète
Est
lui-même au froid exposé,
Je
n'ai plus la force d'écrire
Et
la plume échappe à mon doigt...
Cessons
, car vous pourriez me dire
C'est froid ! C'est froid !
Quel froid !
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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Si je vous dis : j'ai tout abandonné
C
'est qu'elle n'est pas celle de mon corps,
Je
ne m'en suis jamais vanté,
Ce
n'est pas vrai
Et
la brume de fond où je me meus
Ne
sait jamais si j'ai passé.

L
'éventail de sa bouche, le reflet de ses yeux,
Je
suis le seul à en parler,
je
suis le seul qui soit concerné
Par
ce miroir si nul où l'air circule à travers moi
Et
l'air a un visage aimant, ton visage,
A
toi qui n'as pas de nom et que les autres ignorent,
La
mer te dit : sur moi, le ciel te dit : sur moi,
Les
astres te devinent, les nuages t'imaginent
Et
le sang de la générosité
Te
porte avec délices.
Je
chante la grande joie de te chanter,
La
grande joie de t'avoir ou de ne pas t'avoir,
La
candeur de t'attendre, l'innocence de te connaitre,

O
toi qui supprimes l'oubli, l'espoir et l'ignorance,
Qui
supprimes l'absence et qui me mets au monde,
Je
chante pour chanter, je t'aime pour chanter
Le
mystère où l'amour me crée et se délivre.

Tu
es pure, tu es encore plus pure que moi-même.
Celle de toujours, toute
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
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