Poème fleur - 69 Poèmes sur fleur


69 poèmes


Synonymes : beauté charme choix commencement crème éclat élite force fraîcheur gratin lustre meilleur ornement perfection trésor virginité

Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éfaufiler éfaufilera éfaufilerai éfaufilerais éfaufilerait éfaufileras failler faillera faillerai faillerais faillerait failleras faillir faillira faillirai faillirais faillirait failliras falloir faufiler faufilera faufilerai faufilerais faufilerait faufileras faufilure faufilures fêler fêlera ...


Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui
sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L’amour
, vous le savez, cause une peine extrême ;
C’est
un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être
cependant que vous m’en puniriez.

Si
je vous le disais, que six mois de silence
Cachent
de longs tourments et des vœux insensés :
Ninon
, vous êtes fine, et votre insouciance
Se
plaît, comme une fée, à deviner d’avance ;
Vous
me répondriez peut-être : Je le sais.

Si
je vous le disais, qu’une douce folie
A
fait de moi votre ombre, et m’attache à vos pas :
Un
petit air de doute et de mélancolie,
Vous
le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie;
Peut-être
diriez-vous que vous n’y croyez pas.

Si
je vous le disais, que j’emporte dans l’âme
Jusques
aux moindres mots de nos propos du soir :
Un
regard offensé, vous le savez, madame,
Change
deux yeux d’azur en deux éclairs de flamme ;
Vous
me défendriez peut-être de vous voir.

Si
je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que
chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon
, quand vous riez, vous savez qu’une abeille
Prendrait
pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si
je vous le disais, peut-être en ririez-vous.

Mais
vous n’en saurez rien. Je viens, sans rien en dire,
M’asseoir
sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre
voix, je l’entends ; votre air, je le respire ;
Et
vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos
yeux ne verront pas de quoi m’être moins doux.

Je
récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le
soir, derrière vous, j’écoute au piano
Chanter
sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et
, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je
vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.

La
nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand
je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De
mille souvenirs en jaloux je m’empare ;
Et
là, seul devant Dieu, plein d’une joie avare,
J’ouvre
, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.

J’aime
, et je sais répondre avec indifférence ;
J’aime
, et rien ne le dit ; j’aime, et seul je le sais ;
Et
mon secret m’est cher, et chère ma souffrance ;
Et
j’ai fait le serment d’aimer sans espérance,
Mais
non pas sans bonheur ; je vous vois, c’est assez.

Non
, je n’étais pas né pour ce bonheur suprême,
De
mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout
me le prouve, hélas ! jusqu’à ma douleur même
Si
je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui
sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
À Ninon
Poèmes de Alfred de Musset

Citations de Alfred de Musset
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Matin, j'ai tout aimé, et j'ai tout trop aimé;
À
l'heure où les humains vous demandent la force
Pour
aborder la vie accommodante ou torse,
Rendez
mon coeur pesant, calme et demi-fermé.

Les
humains au réveil ont besoin qu'on les hèle,
Mais
mon esprit aigu n'a connu que l'excès;
Je
serais tel qu'eux tous, Matin! s'il vous plaisait
De
laisser quelquefois se reposer mon zèle.

C
'est par mon étendue et mon élan sans frein
Que
mon être, cherchant ses frères, les dépasse,
Et
que je suis toujours montante dans l'espace
Comme
le cri du coq et l'ouragan marin !

L
'univers chaque jour fit appel à ma vie,
J
'ai répondu sans cesse à son désir puissant
Mais
faites qu'en ce jour candide et fleurissant
Je
demeure sans voeux, sans voix et sans envie.

Atténuez
le feu qui trouble ma raison,
Que
ma sagesse seule agisse sur mon coeur,
Et
que je ne sois plus cet éternel vainqueur
Qui
, marchant le premier, sans prudence et sans peur,
Loin
des chemins tracés, des labours, des maisons,
Semble
un dieu délaissé, debout sur l'horizon...
Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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