Poème il+faut+qu+une+porte - 19 Poèmes sur il+faut+qu+une+porte
19 poèmes
Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : il iléal iléale iléales iléus ils ioula ioulai ioulais ioulait ioulas ioulât ioule ioulé ioulée ioulées ioules ioulés iule iules éphod fa fadé fafiot fais fait fat faut fauté ...
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmeJe ne vous offre plus pour toutes mélodies
Que des cris de révolte et des rimes hardies.
Oui ! Mais en m'écoutant si vous alliez pâlir ?
Si, surpris des éclats de ma verve imprudente,
Vous maudissez la voix énergique et stridente
Qui vous aura fait tressaillir ?
Pourtant, quand je m'élève à des notes pareilles,
Je ne prétends blesser les cœurs ni les oreilles.
Même les plus craintifs n'ont point à s'alarmer ;
L'accent désespéré sans doute ici domine,
Mais je n'ai pas tiré ces sons de ma poitrine
Pour le plaisir de blasphémer.
Comment ? la Liberté déchaîne ses colères ;
Partout, contre l'effort des erreurs séculaires ;
La Vérité combat pour s'ouvrir un chemin ;
Et je ne prendrais pas parti de ce grand drame ?
Quoi ! ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme,
En est-il moins un cœur humain ?
Est-ce ma faute à moi si dans ces jours de fièvre
D'ardentes questions se pressent sur ma lèvre ?
Si votre Dieu surtout m'inspire des soupçons ?
Si la Nature aussi prend des teintes funèbres,
Et si j'ai de mon temps, le long de mes vertèbres,
Senti courir tous les frissons ?
Jouet depuis longtemps des vents et de la houle,
Mon bâtiment fait eau de toutes parts ; il coule.
La foudre seule encore à ses signaux répond.
Le voyant en péril et loin de toute escale,
Au lieu de m'enfermer tremblante à fond de cale,
J'ai voulu monter sur le pont.
À l'écart, mais debout, là, dans leur lit immense
J'ai contemplé le jeu des vagues en démence.
Puis, prévoyant bientôt le naufrage et la mort,
Au risque d'encourir l'anathème ou le blâme,
À deux mains j'ai saisi ce livre de mon âme,
Et j'ai lancé par-dessus bord.
C'est mon trésor unique, amassé page à page.
À le laisser au fond d'une mer sans rivage
Disparaître avec moi je n'ai pu consentir.
En dépit du courant qui l'emporte ou l'entrave,
Qu'il se soutienne donc et surnage en épave
Sur ces flots qui vont m'engloutir !
Paris
, 7 janvier 1874.
Mon Livre
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Plus sur ce poème | Voter pour ce poème | 580 votesJe connais plus d'un sot qui loue
Comme le trésor le plus beau,
L'amour que le bon peuple voue
A ceux qui suivent son drapeau.
Du peuple que me fait l'estime ?
Puisque ce trésor si vanté
Ne rapporteras un centime,
Fi de la popularité !
Cet amour, fol et vain caprice,
Impose, comme l'autre amour,
Chaque jour nouveau sacrifice,
Et nouveau tourment chaque jour,
A ceux que chez nous il escorte
Combien, hélas ! a-t-il coûté ?
Moi, j'aime mieux ce qui rapporte,
Fi de la popularité !
Le peuple, c'est une coquette
Habile à plumer ses amants,
Et qu'on voit changer d'amourette
Comme un magistrat de serments.
Au premier mois amour extrême,
Au deuxième infidélité...
Chaque mois m'apporte un douzième.
Fi de la popularité !
La faveur du peuple bafoue
Celle du pouvoir ? Sot motif !
L'une a plus d'éclat, je l'avoue ;
Mais l'autre a plus de positif.
L'amour qu'aux siens le peuple donne
Reluit sans poids ni densité ;
Je préfère l'amour qui sonne.
Fi de la popularité !
Dans une fable fort sensée,
Un sage nous dit en beaux vers :
« Si la treille est trop haut placée,
Criez que les raisins sont verts. »
Pour que le peuple nous encense,
S'il faut réunir équité,
Vertu, dévouement, éloquence,
Fi de la popularité !
Que d'autres cherchent, sauf mécompte,
A toucher des cœurs vains ou froids ;
J'aime mieux toucher, pour mon compte,
Quatre ou cinq mille francs par mois.
Lorsqu'on reçoit si gros salaire,
On peut clamer en sûreté,
Même sous un roi populaire.
Fi de la popularité !
Fi de la popularité
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