Poème pas+sage - 57 Poèmes sur pas+sage


57 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : épais épaté épée épées épi épia épiai épiais épiait épias épiât épiça épiçai épiçais épiçait épiças épiçât épie épié épiée épiées épies épiés épieu épis épopée épopées épousé épuça ...


Tout est affaire de décor
Changer
de lit changer de corps
À
quoi bon puisque c'est encore
Moi
qui moi-même me trahis
Moi
qui me traîne et m'éparpille
Et
mon ombre se déshabille
Dans
les bras semblables des filles
j'ai cru trouver un pays.

Coeur
léger coeur changeant coeur lourd
Le
temps de rêver est bien court
Que
faut-il faire de mes jours
Que
faut-il faire de mes nuits
Je
n'avais amour ni demeure
Nulle
part où je vive ou meure
Je
passais comme la rumeur
Je
m'endormais comme le bruit.

C'était
un temps déraisonnable
On
avait mis les morts à table
On
faisait des châteaux de sable
On
prenait les loups pour des chiens
Tout
changeait de pôle et d'épaule
La
pièce était-elle ou non drôle
Moi
si j'y tenais mal mon rôle
C'était
de n'y comprendre rien

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent

Dans
le quartier Hohenzollern
Entre
La Sarre et les casernes
Comme
les fleurs de la luzerne
Fleurissaient
les seins de Lola
Elle
avait un coeur d'hirondelle
Sur
le canapé du bordel
Je
venais m'allonger près d'elle
Dans
les hoquets du pianola.

Le
ciel était gris de nuages
Il
y volait des oies sauvages
Qui
criaient la mort au passage
Au-dessus
des maisons des quais
Je
les voyais par la fenêtre
Leur
chant triste entrait dans mon être
Et
je croyais y reconnaître
Du
Rainer Maria Rilke.

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent.

Elle
était brune elle était blanche
Ses
cheveux tombaient sur ses hanches
Et
la semaine et le dimanche
Elle
ouvrait à tous ses bras nus
Elle
avait des yeux de faïence
Elle
travaillait avec vaillance
Pour
un artilleur de Mayence
Qui
n'en est jamais revenu.

Il
est d'autres soldats en ville
Et
la nuit montent les civils
Remets
du rimmel à tes cils
Lola
qui t'en iras bientôt
Encore
un verre de liqueur
Ce
fut en avril à cinq heures
Au
petit jour que dans ton coeur
Un
dragon plongea son couteau

Est-ce
ainsi que les hommes vivent
Et
leurs baisers au loin les suivent.


Est-ce ainsi que les hommes vivent
Poèmes de Louis Aragon

Citations de Louis Aragon
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Je t'aime pour toutes les femmes
Que
je n'ai pas connues
Je
t'aime pour tout le temps
je n'ai pas vécu
Pour
l'odeur du grand large
Et
l'odeur du pain chaud
Pour
la neige qui fond
Pour
les premières fleurs
Pour
les animaux purs
Que
l'homme n'effraie pas
Je
t'aime pour aimer
Je
t'aime pour toutes les femmes
Que
je n'aime pas

Qui
me reflète sinon toi-même
Je
me vois si peu
Sans
toi je ne vois rien
Qu
'une étendue déserte
Entre
autrefois et aujourd'hui
Il
y a eu toutes ces morts
Que
j'ai franchies
Sur
de la paille
Je
n'ai pas pu percer
Le
mur de mon miroir
Il
m'a fallu apprendre
Mot
par mot la vie
Comme
on oublie

Je
t'aime pour ta sagesse
Qui
n'est pas la mienne
Pour
la santé je t'aime
Contre
tout ce qui n'est qu'illusion
Pour
ce cœur immortel
Que
je ne détiens pas
Que
tu crois être le doute
Et
tu n'es que raison
Tu
es le grand soleil
Qui
me monte à la tête
Quand
je suis sûr de moi
Quand
je suis sûr de moi

Tu
es le grand soleil
Qui
me monte à la tête
Quand
je suis sûr de moi
Quand
je suis sûr de moi
Je t'aime
Poèmes de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard

Citations de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
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