Poème fenetres - 5 Poèmes sur fenetres
5 poèmes
Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : fainéanter fainéantera fainéanterai fainéanteraient fainéanterais fainéanterait fainéanteras fainéantèrent fainéanterez fainéanteriez fainéanterions fainéanterons fainéanteront feinter feintera feinterai feinteraient feinterais feinterait feinteras feintèrent feinterez feinteriez feinterions feinterons feinteront feinteur feinteurs fenêtra ...
La terre est bleue comme une orange de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Calendrier de Louise Rose Etiennette Gérard, dite Rosemonde Gérard
Janvier
nous prive de feuillage ;
Février fait glisser nos pas ;
Mars a des cheveux de nuage,
Avril, des cheveux de lilas ;
Mai permet les robes champêtres ;
Juin ressuscite les rosiers ;
Juillet met l’échelle aux fenêtres,
Août, l’échelle aux cerisiers.
Septembre, qui divague un peu,
Pour danser sur du raisin bleu
S’amuse à retarder l’aurore ;
Octobre a peur ; Novembre a froid ;
Décembre éteint les fleurs ; et, moi,
L’année entière je t’adore !
La Chatte métamorphosée en Femme de Jean de La Fontaine
Un homme chérissait éperdument sa chatte ;
Il la trouvait mignonne, et belle, et délicate,
Qui miaulait d'un ton fort doux :
Il était plus fou que les fous.
Cet homme donc, par prières, par larmes,
Par sortilèges et par charmes,
Fait tant qu'il obtient du destin
Que sa chatte, en un beau matin,
Devient femme ; et le matin même,
Maître sot en fait sa moitié.
Le voilà fou d'amour extrême,
De fou qu'il était d'amitié.
Jamais la dame la plus belle
Ne charma tant son favori
Que fait cette épouse nouvelle
Son hypocondre de mari.
Il l'amadoue ; elle le flatte :
Il n'y trouve plus rien de chatte ;
Et, poussant l'erreur jusqu'au bout,
La croit femme en tout et partout :
Un soir quelques souris qui rongeaient de la natte
Troublèrent le plaisir des nouveaux mariés.
Aussitôt la femme est sur pieds.
Elle manqua son aventure.
Souris de revenir femme d'être en posture :
Pour cette fois elle accourut à point ;
Car ayant changé de figure,
Les souris ne la craignaient point.
Ce lui fut toujours une amorce,
Tant le naturel a de force.
Il se moque de tout, certain âge accompli.
Le vase est imbibé, l'étoffe a pris son pli.
En vain de son train ordinaire
On le veut désaccoutumer :
Quelque chose qu'on puisse faire,
On ne saurait le réformer.
Coups de fourche ni d'étrivières
Ne lui font changer de manières ;
Et fussiez-vous embâtonnés,
Jamais vous n'en serez les maîtres.
Qu'on lui ferme la porte au nez,
Il reviendra par les fenêtres.
Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Je n'attends pas de la Nature
Qu'elle ajoute à mon coeur fougueux
Par sa lumière et sa verdure,
Et pourtant le printemps m'émeut:
Ces mille petits paysages
Que forment les arbres légers
Gonflés d'un transparent feuillage
M'arrêtent et me font songer.
Je songe, et je vois que ton être,
Que je n'entourais que d'amour,
Me touche bien quand le pénètre
Le subit éclat des beaux jours!
Sous cet azur tu ne ressembles
Plus à toi seul, mais à mes voeux,
À ce grand coeur aventureux,
Aux voyages qu'on fait ensemble,
Aux villes où l'on est soudain
Rapprochés par le romanesque,
Où la tristesse et l'ennui presque
Exaltent le suave instinct.
J'imagine que la musique,
La chaleur, la soif, les dangers,
Rendraient le plaisir frénétique
Dans la maison des étrangers!
Il ne serait pas nécessaire
Que tu comprisses ces besoins,
Tu pourrais languir et te taire,
Dans l'amour l'un seul a des soins.
Mais si je ne dois te connaître
Que dans un indolent séjour,
Loin des palais où les fenêtres.
Montrent les palmiers dans les cours,
Loin de ces rives chaleureuses
Où, les nuits, les âmes rêvant
Prennent, dans l'ardeur amoureuse,
Les cieux constellés pour divan,
Si jamais, - bonheur de naguère,
Enfance! attente! volupté!
Nous ne goûtons la joie vulgaire
Et tendre, dans les soirs d'été,
De voir que flamboie et fait rage
La foire dans un petit bourg,
Et que le cirque et son tapage
Viennent s'immiscer dans l'amour,
Je me bornerai à ta vie,
Aux limites de tes souhaits,
Repoussant le dieu qui convie
À fuir la tendresse et la paix...
Poème d’amour de Renée Vivien
O toi qui savamment jettes un beau regard,
Bleu comme les minuits, à travers les fenêtres,
Je te vis sur la route où j’errais au hasard
Des parfums et de l’heure et des rires champêtres.
Le soleil blondissait tes cheveux d’un long rai,
Tes prunelles sur moi dardaient leur double flamme ;
Tu m’apparus, ô nymphe ! et je considérai
Ton visage de vierge et tes hanches de femmes.
Je te vis sur la route où j’errais au hasard
Des ombres et de l’heure et des rires champêtres,
O toi qui longuement jettes un beau regard,
Bleu comme les minuits, à travers les fenêtres.
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